Ca pourrait s’intituler l’éloge de la lenteur, dans un monde où tout va tellement vite, j’aime bien l’idée que faire les choses lentement peut nous aider à les faire mieux.
Alors pourquoi courir plus lentement à l’entrainement ? Pour courir plus vite et plus longtemps.
Je ne sais pas si c’est le temps maussade, dans le sud on n’a vraiment pas l’habitude de ce temps gris, mais je vais continuer sur le thème des bobos liés à l’âge, même si dans mon cas personnel, c’est finalement un peu l’inverse qui se produit.
J’ai passé le cap de la cinquantaine cette année. On lit beaucoup de choses sur le sport à cinquante ans, je ne vais parler ici que de mon ressenti et de mes expériences personnelles.
Je ne parle donc pas de personnes qui se mettraient au sport à 50 ans, personnellement je fais du sport depuis l’enfance et je n’ai jamais arrêté.
J’ai commence par faire de la natation, j’avais une scoliose et le médecin avait dit à mes parents qu’il fallait que je nage….mais quelle idée, j’ai d’emblée détesté ce sport 🙂 L’eau n’était vraiment pas un élément naturel pour moi ! J’ai assez vite fait de la compétition et je me suis retrouvée prise dans l’engrenage des entrainements tous les jours, des compétitions le week end, des stages pendant les vacances. Quand j’y repense, c’était vraiment pas mon truc, mon truc c’étaient les livres, je passais mon temps le nez dans les bouquins, j’étais même capable de lire le « tout l’univers », et quand je n’étais pas à la piscine j’étais à la bibliothèque, mon deuxième chez moi 🙂 Alors me retrouver tous les jours à barboter dans l’eau froide, à enchainer les longueurs….il en a fallu des années avant que je puisse dire « j’aime nager » !!
Mais il faut croire que la discipline liée au sport, le fait de se dire tous les jours « il faut y aller », même quand on n’a pas du tout envie, a dû quelque part inconsciemment forger mon caractère.
Quand j’ai enfin (!) arrêté la natation à la fin du collège, je me suis dit qu’il fallait que je trouve autre chose, j’étais mordue, c’était trop tard pour faire marche arrière, alors j’ai fait du vélo, ça faisait en fait des années que j’en faisais, avec mon père le week end (enfin quand je ne nageais pas), et j’ai embrayé directement ensuite sur la course à pied.
Je ne me souviens pas d’une année dans ma vie où je n’ai pas fait de sport (quand j’étais enceinte, je nageais, je pédalais, je marchais). J’ai aussi fait du tennis à un moment donné, mais je vais éviter d’en parler parce que je pense qu’il est difficile de trouver plus nulle que moi !
Pour en revenir au fait de faire du sport à 50 ans je pense qu’on manque sans doute un peu de recul sur le sujet.
Nous sommes quasiment la première génération à faire du sport aussi « vieux » :-). Et il y a de plus en plus de cinquantenaires et plus sur les courses ! On s’extasie devant Federer qui gagne des tournois à 36 ans (36 ans quand même, même si je suis largement admiratrice et fan depuis toujours, il n’a pas 70 ans non plus, il a « juste » 36 ans !!). la génération de mes parents, quand ils avaient eu la chance de faire un peu de sport, arrêtait tout bien avant la quarantaine, quant aux grands sportifs de mon enfance, les Borg, Noah etc, je ne pense pas qu’ils aient encore été sur le circuit passé 30 ans ?
Cette année, l’année de mes 50 ans, je suis inscrite à trois courses de plus de 100 kms (je ne sais pas si je les finirai, mais j’ai validé l’inscription).
Pour l’instant en terme de sensation, je ne sens aucune différence par rapport à ce que je ressentais quand j’avais 20 ans, aucun essoufflement particulier, aucune difficulté musculaire particulière, et aucune baisse de performance. Il y a 20 ans je courais le semi en 1h39, aujourd’hui je pense pouvoir le faire en 1h45 surtout je pense parce que je n’ai plus d’entraînement particulier pour ce genre de course. Je cours un 10 kms en 45 min, ce n’est pas hyper rapide mais je n’ai jamais été une coureuse très rapide 🙂
Je cours entre 40 et 60 kms par semaine, bien plus qu’il y a 20 ans en fait, sans ressentir de fatigue particulière ni de lassitude.
La recherche de performance n’est pas mon moteur principal, mon moteur c’est l’envie et l’incroyable plaisir que me procure le fait de courir ou de marcher dans ces paysages.
et l’envie à 50 ans est toujours la même, si je reste 2 jours sans chausser mes baskets, je trépigne d’impatience à l’idée de sortir à nouveau, la pluie torrentielle, la neige, rien ne peut m’arrêter, quand je m’achète une nouvelle paire de running c’est un peu comme si c’était Noël en avance, je dois me freiner pour ne pas faire une deuxième sortie dans la journée pour les essayer.
Je sais que un jour j’irai moins vite, j’irai sans doute moins loin, mais tant que j’aurais encore envie d’y aller, rien ne changera pour moi.
Parfois je me dis, il faut quand même que je fasse attention, la dernière fois que j’ai vu un médecin, elle m’a dit, « à votre âge quand même il faut être vigilant », mais pourquoi vigilant ? Je n’ai toujours pas compris, alors finalement à bas la vigilance, le jour où je me lasserai, le jour où je me blesserai, et bien ce jour là…. je ne sais pas ce que je ferai ce jour là, je ne l’ai jamais envisagé 🙂
Si je dois trouver un point de difficulté, mais vraiment si je dois chercher en profondeur pour trouver quelque chose, je dirais que la récupération est moins rapide. J’ai mis 2 mois à vraiment récupérer de la CCC, mais comme c’était mon premier 100 kms je n’ai pas de référence, j’aurais peut-être mis également 2 mois il y a 20 ans ? Je ne sais pas si dans 10 ans je pourrais encore courir 100 kms, peut-être que non, peut-être que oui, et si je ne peux plus courir 100 kms et bien j’en ferai 50, et si je ne cours plus et bien je ferai du vélo ou de la randonnée, et je nagerai, parce que oui, aujourd’hui j’adore nager !! Mais j’ai la ferme intention d’être encore là en V4.
Alors le sport à 50 ans ? c’est comme le sport à 10 ans, 20 ans, 30 ans en fait, c’est top !
Je partage ici tous mes trucs et recettes diverses pour rester en forme.
Notre troisième Prom’classic, j’aime commencer l’année par cette course de 10 kms le long de la Méditerranée. Il y a beaucoup de monde, beaucoup d’ambiance, cette année il ne fait pas très beau, mais suffisamment chaud pour courir en short.
Et cette Prom’classic là sera assurément ma plus belle course de l’année, c’est la première fois que nous courons tous les 5. Avec Julien c’est désormais habituel, mais c’est la première course officielle de Jade (15 ans) et Eléna (17 ans).
Je suis hyper contente d’être sur la ligne de départ avec mes deux trésors.
Eléna et Jade avant le départ
On se place tranquillement dans le dernier SAS, celui d’1 heure, sans conteste celui où il y a le plus d’ambiance, l’attente n’est pour une fois pas trop longue ! Katia, Julien et Brice sont dans les SAS devant nous.
Jade aime bien courir seule, elle va partir devant nous et fera toute la course seule, on ne la reverra qu’après l’arrivée. On avait décidé avec Eléna de faire la course ensemble.
On est parti sans objectif de temps, les premiers 5 kms se sont bien passés, on voyait de loin la meneuse d’allure des 1 heure, les 5 derniers kms ont été un peu plus compliqués, avec un très fort vent de face, qui nous a un peu ralenti. Mais mon Eléna a géré la course de bout en bout avec le sourire, s’offrant même un joli sprint final !
J’ai beau dire que j’aime courir seule, faire cette course avec ma fille a été sans doute l’un de mes plus beaux moments de course.
Marathon de l’Orchis, l’une des 4 courses de l’Hivernale des Templiers, 36 Kms, 1800 mètres D+
Nous avons pris la décision de nous inscrire au marathon de l’Orchis, l’une des courses de l’hivernale des Templiers après l’annulation du 42 Kms du Trail des Baous début novembre. Notre fils Julien avait besoin de points pour pouvoir s’inscrire à l’OCC (52 kms) en août prochain, l’une des 4 courses de l’UTMB.
Le mois de décembre n’est en général pas le mois le plus facile pour participer à une course, c’est la période de Noël on n’est pas trop motivés pour s’entrainer, on l’est beaucoup plus pour manger des chocolats au coin du feu. La plupart du temps il fait froid, ce n’est pas le mois de l’année où l’on est le plus en forme, mais bon, c’est parti pour un week end à 3 dans l’Aveyron.
Et il a fallu faire preuve de motivation pour arriver jusqu’à Millau. L’autoroute pour aller à Aix a été fermée le temps qu’elle soit déneigée, on est passés par Toulon, une heure de trajet supplémentaire, on a raté une sortie d’autoroute, et hop 30 minutes de trajet de plus, sans parler de la fin du trajet sur des petites routes, pas vraiment déneigées. Il y a des moments où l’on se demande si tant de signaux négatifs ne signifient pas qu’il est préférable de faire demi tour 🙂
Nous voilà donc dimanche matin dans le gymnase de Roquefort sur Souzon, le pays du Roquefort ! Et dire qu’on n’est pas là pour visiter les caves, quel dommage ! Dehors il fait -5 degrés, une coureuse sympa me prévient qu’il faut que je profite des -5 parce que sur les crêtes là haut on aura -12 !!
Mais bon, j’arrive à positiver, je me dis que je supporte mieux le froid que la chaleur.
Hivernale des Templiers
Le départ est donné, je pars couverte pour attaquer une course dans l’Antarctique (enfin, il faut relativiser, j’ai toujours trop chaud, alors je considère que je suis bien couverte, par rapport à d’autres j’ai juste le minimum), et bien sûr au bout de la première côte j’ai trop chaud, je savais que j’allais vite avoir trop chaud, à chaque fois je commets les mêmes erreurs :-). On fait un 100 kms dans l’Aubrac au mois d’avril, je suis certaine que je partirai trop couverte.
Le paysage est magnifique, avec un rayon de soleil en plus ça aurait été grandiose, et immédiatement je me dis que ça va être une belle course, je suis tellement contente d’être là, j’oublie le froid, je me sens bien, je monte sans difficulté. Il y a un peu trop de monde à mon goût, dans ces paysages là j’aime bien être toute seule.
Hivernale des Templiers-des paysages sublimes
On perd Julien dès les premiers mètres, sur les « petites » distances, la consigne est de tout donner, si on craque à la fin ce n’est pas trop grave on arrive toujours à faire les 5 derniers kilomètres même si on n’a plus d’énergie…. ce qui va m’arriver. Mais à ce moment là de la course tout va bien. Je cours avec Brice.
Très vite on atteint un premier goulet d’étranglement, on comprend vite pourquoi, le début de la descente est très raide et verglacée, il faut littéralement s’accrocher aux branches. Et quand il n’y a plus de branches, je choisis la bonne vieille méthode, celle de la luge, contrairement aux apparences je ne suis pas tombée, je suis volontairement par terre, d’autres après moi choisiront vite la même méthode.
Hivernale des templiers-des chemins verglacés
L’inconvénient c’est que quand je me relève j’ai les mains glacées. je ne sais pas d’où viennent les gants que j’ai eu la mauvaise idée de prendre pour la course, mais ils n’ont absolument servi à rien ! Je vais garder les mains glacées pendant 30 kilomètres.
Toutes les descentes sur les versants nords seront verglacées, on traversa quelques tunnels, frontale nécessaire, heureusement les 2 ravitos sont situés dans des granges, on est au chaud quelques minutes. Le 2ème ravito du 20ème kilomètre est une tuerie, du fromage (du roquefort bien sur), des fruits, des gâteaux, je suis à deux doigts de m’installer et de profiter du festin, mais j’arrive à m’extraire de cette caverne d’Ali Baba et on repart dans le froid.
Je perds Brice dans une descente, je déteste sentir que je retarde tout le monde, alors je laisse passer.
Je vais craquer au 30ème kilomètre, je n’ai pas beaucoup bu, ça fait une heure que je n’ai pas mangé, je pense que j’ai épuisé mes réserves. Je connaitrais le purgatoire dans la dernière côte, un petit purgatoire, il faut quand même relativiser car on n’est pas dans les Alpes, on n’en a pas pour 3 heures de montée, alors je m’accroche et je suis motivée, la remise des récompenses est à 14h30, je suis certaine que mon fils va encore faire un podium, il ne faut pas trainer.
Et c’est là que je relâche enfin ma vigilance, la sanction sera immédiate je mets le pied sur une énième plaque de verglas je pars instantanément en arrière, mon dos tape sur les cailloux, le coude rape sur les pierres, c’est pas la fête, j’ai mal partout ! La bonne nouvelle c’est qu’il ne reste que 3 kilomètres, ça aurait pu m’arriver au début, et ce n’est pas le moment de rester par terre. J’arrive pile au moment de la remise des coupes !
4h59 pour Julien, 3ème espoir (le premier n’a visiblement pas eu la patience d’attendre le podium !)
Hivernale des Templiers-Une très belle 3ème place espoir pour Julien
5h25 pour Brice, qui a fait une course parfaite du début à la fin
5h33 pour moi, 6ème V2
Encore une très belle course, dans des paysages grandioses !
Prochaine « grosse » course, 100 kms de l’Aubrac (50 kms pour Julien), et sans doute les 120 kms de la TDS l’une des courses de l’UTMB, fin août si on est tirés au sort (52 Kms de l’OCC pour Julien)
101 kms, 6000 mètres D+ entre Courmayeur en Italie et Chamonix en France en passant par Champex en Suisse, un magnifique parcours autour du Mont Blanc.
De retour pour une 3ème participation au TBA, 47 kms, 2200 mètres de dénivelé, une course magnifique au terrain exigeant.
Je n’ai pas fait de trail depuis Eze, et ce dernier ne m’a pas laissé que des bons souvenirs. Mais cette année, je suis surtout stressée par la première participation de Julien, mon fils de 19 ans. Sa plus grosse course a été le 30 kms des Baous, le gap est quand même de taille, j’aimerais qu’il aille au bout dans les meilleures conditions possibles ! Avec Brice, on lui a fait tout un tas de recommandations, la première étant « tu restes avec nous jusqu’à Théoules (ravito du 35 kms), si tu te sens bien à Théoule alors tu fonces jusqu’à l’arrivée » Continuer la lecture →