L’Hivernale des Templiers

L’Astragale, 66 kms et 2500 mètres de dénivelé

Cette année nous avons inauguré un nouveau parcours, nous partons et arrivons à Roquefort sur Soulzon, ce qui est beaucoup mieux. Pas de bus à prendre en plein milieu de la nuit.

Le départ a lieu à 6h30 du matin en ce début décembre, et il neige.

le départ de l’Hivernale des Templiers sous la neige

Alors évidemment on ne s’inscrit pas à une course au mois de décembre en se disant qu’il va faire beau et chaud. Et voir cette neige tomber est plutôt féérique, mais on se dit que le terrain ne va pas être facile, et on n’a pas été déçus. De la neige, du froid, du vent, beaucoup de vent, de la boue on a tout eu, mais dans des paysages à couper le souffle, et franchement, j’ai adoré.

des paysages féériques

Courir la nuit dans ce genre de paysages, on ne peut pas ne pas aimer je pense. Et quand on court on n’a pas froid. On est dans l’Aveyron, ce ne sont pas les Alpes, les montées ne sont pas trop raides, ni trop longues. Il y en a 6 en tout, pour un total de 2500 mètres, la plus longue ne doit pas excéder 400 mètres de D+. Et on attaque d’emblée la première. Je me rends compte très vite que je suis pile poile dans mes temps de 2018 et même si le parcours n’est pas le même c’est plutôt rassurant, car j’avais fait une bonne course.

La première descente très glissante arrive vite, et là il n’y a pas beaucoup de solutions, il faut s’accrocher à toutes les branches autour, avoir des gants est indispensable. Mais elle est très courte, quelques glissades mais pas de chutes.

On arrive assez rapidement au ravito des 18 kms. Les ravitaillements de cette course sont topissimes, on est quand même au pays du roquefort 🙂

Je sais que je vais avoir beaucoup de mal à manger et à boire durant la course, alors je mise tout sur les ravitaillements, il faut que je boive et que je mange correctement. Je ne vais pas faire des miracles, mais j’arrive quand même à manger du fromage, un bout de banane, du pain d’épices tartiné de roquefort et un truc sucré. C’est pas énorme, mais je ne peux pas faire mieux. Et je bois un verre de soupe, un verre de coca et un verre de Saint Yorre, là encore, c’est minimaliste mais je me contente de ce qui passe, et il est rare que j’arrive à manger autant durant une course.

Malheureusement durant la course en dehors de ces pauses ravitaillement, je vais avoir du mal à boire, l’eau des flasques est gelée, j’ai peur que mon estomac ne résiste pas à ce traitement.

On attaque ensuite la 3ème côte qui est suivie d’un plateau, à la louche 4 à 5 kms de plat, tantôt montant tantôt descendant. Ces kilomètres là peuvent vite s’avérer compliqués, il faut absolument courir sous peine de perdre beaucoup de temps, et là ce ne sont que des champs de boue.

Après une descente bien glissante on arrive au ravito du 30ème, celui-là est important parce que s’en suivent 23 kms sans ravitaillement, ce qui va être très long. 3 ravitos, 10 mn d’arrêt chaque fois.

Il fait très froid, je cours en corsaire avec un tee shirt à manches longues et ma goretex. Quand je cours, ça me suffit, je préfère courir quand il fait froid. Je n’aime pas et supporte très mal la chaleur. Je n’ai jamais eu froid durant la course.

Entre le 30 et le 53ème kilomètre, il y a un inteeeeeeerminable plateau tout boueux, je dirais 13 kilomètres de plat montant descendant, 13 kilomètres de course dans la boue. Ça va me fracasser. J’avais réussi à m’alimenter tant bien que mal jusqu’à présent, mais là j’arrive au point habituel où plus rien ne passe. Vers le kilomètre 48 je ne suis pas loin de l’arrêt total, plus d’énergie, plus rien. J’essaie de me motiver comme je peux et j’arrive enfin au dernier ravitaillement, au 53ème kilomètre. La clé d’une course réussie c’est l’alimentation et l’hydratation.

Le seul inconvénient du froid, c’est quand il faut repartir après un petit arrêt. Le 1er, ça passe, le 2ème c’est déjà un peu plus dur, mais le 3ème, quel cauchemar ! sortir de la tente est un pur calvaire. Je tremble tellement que je n’arrive pas à remettre mes gants, je suis frigorifiée, il faut vite se remettre à courir pour se réchauffer.

Je suis physiquement plutôt en forme, je n’ai mal nulle part, et je me souvenais parfaitement de la dernière partie de la course. Une montée coupée en deux par une route, suivie de la descente jusqu’au village. Il y a eu quelques petits changements, mais globalement j’ai reconnu le parcours.

Et la fin de la course se passe bien, je ne rallumerai pas la frontale, c’était mon challenge 🙂

Je retrouve Brice dans le gymnase de Roquefort, il est arrivé une demi-heure plus tôt après une très belle course. Une première place catégorie pour moi, la sensation d’avoir été en forme quasi du début à la fin, ce qui ne m’était pas arrivé depuis longtemps, je suis contente.

Les chaussures ont morflé, elles vont être difficiles à nettoyer….

L’Hivernale des Templiers, 66 kms de neige et de boue

Courir en hiver

L’hiver est ma saison préférée pour courir. Sur la côte d’Azur, la lumière est magnifique. Et il faut être honnête, l’hiver ici ressemble plutôt au printemps.

Mais courir dans la neige ou dans le froid est aussi un réel plaisir si on est bien équipé.

Et pour être bien équipé, ne pas sous estimer les extrémités, la tête, les mains et les pieds. C’est par la tête que s’effectue la plus grosse déperdition de chaleur, alors bonnet, bandeau ou autre mais on se couvre la tête.

Mes photos préférées de sorties hivernales.

 

Courir lentement pour courir plus longtemps

Je vais faire un retour d’expérience sur cet article que j’avais posté en mars 2018, nous sommes aujourd’hui en novembre 2018

Courir lentement pour courir plus longtemps

A l’époque, je testais sur les conseils d’un ami une nouvelle méthode d’entrainement pour pouvoir passer le cap difficile de l’ultra trail, la méthode Maffetone.

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Hivernale des Templiers

Marathon de l’Orchis, l’une des 4 courses de l’Hivernale des Templiers, 36 Kms, 1800 mètres D+

Nous avons pris la décision de nous inscrire au marathon de l’Orchis, l’une des courses de l’hivernale des Templiers après l’annulation du 42 Kms du Trail des Baous début novembre. Notre fils Julien avait besoin de points pour pouvoir s’inscrire à l’OCC (52 kms) en août prochain, l’une des 4 courses de l’UTMB.

Le mois de décembre n’est en général pas le mois le plus facile pour participer à une course, c’est la période de Noël on n’est pas trop motivés pour s’entrainer, on l’est beaucoup plus pour manger des chocolats au coin du feu. La plupart du temps il fait froid, ce n’est pas le mois de l’année où l’on est le plus en forme, mais bon, c’est parti pour un week end à 3 dans l’Aveyron.

Et il a fallu faire preuve de motivation pour arriver jusqu’à Millau. L’autoroute pour aller à Aix a été fermée le temps qu’elle soit déneigée, on est passés par Toulon, une heure de trajet supplémentaire, on a raté une sortie d’autoroute, et hop 30 minutes de trajet de plus, sans parler de la fin du trajet sur des petites routes, pas vraiment déneigées. Il y a des moments où l’on se demande si tant de signaux négatifs ne signifient pas qu’il est préférable de faire demi tour 🙂

Nous voilà donc dimanche matin dans le gymnase de Roquefort sur Souzon, le pays du Roquefort ! Et dire qu’on n’est pas là pour visiter les caves, quel dommage ! Dehors il fait -5 degrés, une coureuse sympa me prévient qu’il faut que je profite des -5 parce que sur les crêtes là haut on aura -12 !!

Mais bon, j’arrive à positiver, je me dis que je supporte mieux le froid que la chaleur.

Hivernale des Templiers

Le départ est donné, je pars couverte pour attaquer une course dans l’Antarctique (enfin, il faut relativiser, j’ai toujours trop chaud, alors je considère que je suis bien couverte, par rapport à d’autres j’ai juste le minimum), et bien sûr au bout de la première côte j’ai trop chaud, je savais que j’allais vite avoir trop chaud, à chaque fois je commets les mêmes erreurs :-). On fait un 100 kms dans l’Aubrac au mois d’avril, je suis certaine que je partirai trop couverte.

Le paysage est magnifique, avec un rayon de soleil en plus ça aurait été grandiose, et immédiatement je me dis que ça va être une belle course, je suis tellement contente d’être là, j’oublie le froid, je me sens bien, je monte sans difficulté. Il y a un peu trop de monde à mon goût, dans ces paysages là j’aime bien être toute seule.

Hivernale des Templiers-des paysages sublimes

On perd Julien dès les premiers mètres, sur les « petites » distances, la consigne est de tout donner, si on craque à la fin ce n’est pas trop grave on arrive toujours à faire les 5 derniers kilomètres même si on n’a plus d’énergie…. ce qui va m’arriver. Mais à ce moment là de la course tout va bien. Je cours avec Brice.

Très vite on atteint un premier goulet d’étranglement, on comprend vite pourquoi, le début de la descente est très raide et verglacée, il faut littéralement s’accrocher aux branches. Et quand il n’y a plus de branches, je choisis la bonne vieille méthode, celle de la luge, contrairement aux apparences je ne suis pas tombée, je suis volontairement par terre, d’autres après moi choisiront vite la même méthode.

Hivernale des templiers-des chemins verglacés

L’inconvénient c’est que quand je me relève j’ai les mains glacées. je ne sais pas d’où viennent les gants que j’ai eu la mauvaise idée de prendre pour la course, mais ils n’ont absolument servi à rien ! Je vais garder les mains glacées pendant 30 kilomètres.

Toutes les descentes sur les versants nords seront verglacées, on traversa quelques tunnels, frontale nécessaire, heureusement les 2 ravitos sont situés dans des granges, on est au chaud quelques minutes. Le 2ème ravito du 20ème kilomètre est une tuerie, du fromage (du roquefort bien sur), des fruits, des gâteaux, je suis à deux doigts de m’installer et de profiter du festin, mais j’arrive à m’extraire de cette caverne d’Ali Baba et on repart dans le froid.

Je perds Brice dans une descente, je déteste sentir que je retarde tout le monde, alors je laisse passer.

Je vais craquer au 30ème kilomètre, je n’ai pas beaucoup bu, ça fait une heure que je n’ai pas mangé, je pense que j’ai épuisé mes réserves. Je connaitrais le purgatoire dans la dernière côte, un petit purgatoire, il faut quand même relativiser car on n’est pas dans les Alpes, on n’en a pas pour 3 heures de montée, alors je m’accroche et je suis motivée, la remise des récompenses est à 14h30, je suis certaine que mon fils va encore faire un podium, il ne faut pas trainer.

Et c’est là que je relâche enfin ma vigilance, la sanction sera immédiate je mets le pied sur une énième plaque de verglas je pars instantanément en arrière, mon dos tape sur les cailloux, le coude rape sur les pierres, c’est pas la fête, j’ai mal partout ! La bonne nouvelle c’est qu’il ne reste que 3 kilomètres, ça aurait pu m’arriver au début, et ce n’est pas le moment de rester par terre. J’arrive pile au moment de la remise des coupes !

4h59 pour Julien, 3ème espoir (le premier n’a visiblement pas eu la patience d’attendre le podium !)

Hivernale des Templiers-Une très belle 3ème place espoir pour Julien

5h25 pour Brice, qui a fait une course parfaite du début à la fin

5h33 pour moi, 6ème V2

Encore une très belle course, dans des paysages grandioses !

Prochaine « grosse » course, 100 kms de l’Aubrac (50 kms pour Julien), et sans doute les 120 kms de la TDS l’une des courses de l’UTMB, fin août si on est tirés au sort (52 Kms de l’OCC pour Julien)

Toutes les photos de la course sont ici

 

 

 

Hivernale des Templiers-photos