C’est juste le rêve de plusieurs années de course à pied, cette course de 170 kms et 10000 mètres de D+. Jusqu’ici j’en rêvais comme on rêve de quelque chose d’inaccessible, qu’on n’aura jamais. J’en rêve depuis que j’en entends parler par tous les copains ou copines qui l’ont faite. C’était pour moi un aboutissement, pendant longtemps je me suis dit que j’aimerais courir l’utmb avant mes 50 ans tout en me disant que je n’en avais pas les capacités…. c’est raté pour les 50 ans, ce sera 51, peut être, puisque je tente ma chance au tirage au sort pour 2019. Et j’envisage déjà autre chose après l’UTMB désormais, comme La Diagonale des Fous, ou le triathlon et un ironman à Nice.
Et ce projet m’enchante plus que n’importe quel autre. Un ultra c’est bien plus qu’une simple course, j’aime courir depuis toujours, mais là, je crois que j’y vais avec encore plus de passion qu’avant, depuis que j’ai mis le pied, (un petit orteil on va dire) dans le monde fabuleux de l’ultra trail 🙂
Je n’avais jamais osé me lancer dans l’ultra (trail de plus de 100 kms, la définition est variable mais puisqu’il faut bien mettre le curseur quelque part, je l’ai mis à 100) avant ma première CCC en 2016. Un échec. Je n’étais pas prête mentalement à supporter cet effort, et j’ai craqué au premier bobo physique durant la course.
Mais j’ai tiré les conséquences de cet échec. Je parle d’échec d’ailleurs parce que c’en est un, mais dans mon esprit ça reste quelque chose de très positif, qui m’a permis d’avancer à grands pas par la suite.
Je n’avais à l’époque pas le volume d’entrainement suffisant. Physiquement j’aurais tenu le coup jusqu’au bout, mais la fin se serait certainement faite dans la souffrance, ce que je n’aime pas du tout.
Je n’avais pas le mental pour tenir jusqu’au bout. Pour moi c’est le plus compliqué dans l’ultra, réussir à ne pas lâcher avant la fin. Ne pas trop s’écouter tout en restant quand même suffisamment lucide pour s’arrêter quand on est blessé. On voit parfois des vidéos de gens qui finissent des courses dans un état physique déplorable, ce qui alimente les commentaires désagréables du type « c’est très mauvais pour la santé ce genre de course », ou « forcément on use son corps prématurément en courant pour de 100 kms c’est pas humain », commentaires qui la plupart du temps émanent de personnes qui n’ont pas testé par eux-mêmes :-). Je termine un 120 kms en bien meilleur état aujourd’hui, qu’un 30 kms il y a 15 ans.
2018 a été l’année de l’ultra. Suite à une CCC réussie cette fois en aout 2017, j’ai successivement terminé la Transaubrac en avril (107 kms, 3660 D+), l’ultra du Mercantour en juin (90 kms, 5800 D+) la TDS en septembre (123 kms, 7000 D+).
J’ai depuis changé beaucoup de choses dans mon entrainement. J’ai ralenti, ce qui paradoxalement m’a fait gagner en vitesse sur les courses. On a tous une fréquence cardiaque maximum, plus on s’en approche en courant, plus les muscles ont du mal à être suffisamment alimentés en oxygène, ce qui cause notamment des courbatures. Un muscle oxygéné suffisamment produit plus d’énergie.
J’ai donc naturellement augmenté mon volume d’entrainement. En courant plus lentement on se fatigue beaucoup moins. Je suis capable aujourd’hui d’enchainer des séances de 15 à 20 kms plusieurs jours d’affilé sans me fatiguer.
Quelle est l’intérêt de faire des « blocs » d’entrainement ? L’intérêt est simple, il s’agit d’habituer son corps à un effort prolongé. Si on fait un semi le dimanche que l’on repart pour un semi le lundi, au départ les jambes vont avoir du mal à réagir, on est fatigué. Exactement la sensation que l’on a sur des courses de plus de 100 kms. Habituer son corps à un effort prolongé ne veut surtout pas dire « s’épuiser », bien au contraire. Si on surveille son cardio et qu’on ne dépasse pas une certaine limite d’anaérobie, on peut courir à l’infini, ou presque.
Et de temps en temps on se repose évidemment, on ne court pas 60 kms toutes les semaines, soit on ne fait rien de temps en temps, soit on fait autre chose, on nage, on pédale, on marche.
J’ai des problèmes de dos j’en ai déjà parlé, alors je fais du gainage. Je n’aime pas trop les salles de sport, mais je fais quand même le minimum régulièrement en terme de PPG pour avoir la meilleure posture possible et depuis je ne fréquente plus les kinés.
Alors l’objectif UTMB 2019 en terme de préparation, c’est :
- des courses déjà planifiées pour la plupart :
- 42 kms de Gorbio octobre
- 65 kms des templiers, décembre
- 30 kms du trail des merveilles février
- 80 kms trail des balcons d’azur en avril (et peut-être le challenge, 23 kms le samedi et 80 le dimanche)
- 85 kms maxi race d’Annecy en mai
- juin et juillet on verra
- 170 kms UTMB en aout
Pour l’instant tant que je n’ai pas de gros objectifs, je reste à 40 ou 50 kilomètres par semaine, 3 ou 4 sorties hebdomadaires et une sortie longue le week end. Je passerai à 60 et plus en temps voulu en 2019.
Avec ce rêve fou, pouvoir franchir cette magnifique ligne d’arrivée et poser juste pour le plaisir devant le mur « finisher ».
Et si je ne réussis pas cette fois-ci (je fais encore un gros blocage sur la perspective de passer 2 nuits dans la montagne sans dormir), ce n’est pas grave, je re-tenterais ma chance, je crois enfin aujourd’hui que je peux y arriver.