RIVIERE DU LOUP

Voyage au Canada, 2ème étape

Île aux Lièvres

Nous poursuivons notre voyage en direction de Rivière du Loup, pour aller faire une randonnée sur l’Ile aux Lièvres. C’est une île du fleuve Saint Laurent située entre Saint Siméon et Rivière du Loup. Elle fait 7 kms de long et 800 mètres de large. On peut y camper. On y accède par bateau, c’est la société Duvetnor qui s’occupe de la traversée.

Son nom remonte en mai 1536, Jacques Cartier y aborde ce jour-là, et a trouvé un grand nombre de lièvres pour nourrir ses hommes.

Outre les lièvres, on y trouve une cinquantaine d’espèces d’oiseaux, des parulines, des grives, des rapaces et bien d’autres.

On a également vu durant la traversée des petits pingouins la seule espèce de pingouins capable de voler.

Les photos

Voyage au Canada – La Mauricie

Nous débutons notre roadtrip au Québec par un séjour en Mauricie. C’est notre deuxième séjour dans cette sublime région.

Je passe rapidement sur notre première nuit passée à Montréal, l’objectif était de récupérer un peu du long voyage et du décalage horaire avant de prendre la route pour la Mauricie.

Passage éclair à Montréal

Voyager à l’étranger depuis la province implique souvent une correspondance, ce qui est toujours stressant étant donné que plus aucun vol aujourd’hui n’arrive à l’heure. Et le notre n’a pas fait exception. La patrouille de France survolait Paris le 14 juillet. Sans doute était-ce la première année que la patrouille de France survolait Paris un 14 juillet. Air France n’a donc pas pu anticiper…

Nous avons eu de la chance, nous avons pu avoir notre vol suivant, ce qui n’a pas été le cas de tout le monde dans l’avion.

Deux heures de route plus tard le surlendemain, et après une nuit passée à Montréal, nous voila en Mauricie. C’est grand, c’est sauvage, c’est isolé, c’est beau, c’est tout ce que j’aime.

La Mauricie est une région de la province du Québec, au Canada. Elle se trouve entre Montréal et la ville de Québec, au nord du Saint-Laurent. Son paysage est composé de forêts, de montagnes, de rivières et de lacs. Situé dans les Laurentides, le parc national de la Mauricie est une forêt protégée.

Nous avons mis le cap sur Saint Alexis des Monts, le lac de Sacacomie.

Nous arrivons en milieu d’après-midi et en profitons pour faire un petit saut dans le lac, bonne surprise, l’eau n’est pas froide. Les québécois viennent y faire du paddle, du kayak et du bateau.

Lac de Sacacomie

Nous avons réservé une chambre au domaine des rivières de Sacacomie, un véritable coin de paradis. Le seul bruit est celui de la rivière dans laquelle on peut d’ailleurs se baigner.

Le domaine de la rivière de Sacacomie

Le lendemain, de la pluie est prévue toute la journée, ce qui ne nous empêche pas de faire notre premier footing québécois ! Malheureusement le mauvais temps va durer toute la journée.

Les chutes Waber, parc de la Mauricie

Il faut savoir que l’accès aux parcs québécois est règlementé et payant. Nous avons paye 16 dollars canadiens pour 3 adultes, ce qui est très raisonnable je trouve. En contrepartie les parcs sont très bien entretenus.

Nous arrivons par l’entrée de Saint Mathieu. Il est également possible d’arriver par l’entrée de Saint Jean des Piles à Shawinigan.

Il faut encore parcourir une vingtaine de kilomètres en voiture pour arriver à l’endroit de location des kayaks sur le lac Wapizagonke. Nous avions réservé nos kayaks la veille, via ce site, Location Canot, mais il n’y a pas grand monde le jour de notre excursion.

Le lac Wapizagonke est long à peu près de 15 kms, il est situé à l’extrémité ouest du parc national de la Mauricie. Il est d’une forme étroite et tout en longueur, il se déverse dans la rivière Shawinigan.

Nous avons parcouru environ 5 kms en kayak et les déposons à l’endroit où débute la randonnée vers les chutes. Cela nous a pris environ 1h30, nous avons l’habitude de pagayer, il faut sans doute compter le double quand on le fait avec des enfants, où que l’on débute totalement en kayak. La seule petite difficulté se situe à l’endroit où les castors ont construit un petit barrage. Il faut descendre du kayak et le tirer pour franchir le barrage.

Une fois les kayaks déposés, on débute la randonnée. Il y a environ 200 mètres de dénivelé pour 3,5 kms. Le chemin est très bien entretenu, très bien balisé, des marches empêchent de patauger dans la boue. Il n’y a aucune difficulté, si ce n’est le dénivelé, mais chacun le fait à son rythme.

Chutes Waber

Nous avons adoré cette journée dans le parc. Le seul bémol de cette journée… les moustiques, l’endroit est complètement envahi par ces insupportables bestioles. Il faut prévoir de quoi se protéger !

Nous mettons ensuite le cap vers le Bas Saint Laurent, et le village de Rivière du Loup.

Half IronMan Nice

1,8 kms natation, 90 kms de vélo (1300 m dénivelé), 21 kms course

Un triathlon assez difficile avec un fort dénivelé et une très forte chaleur.

Ce triathlon est une institution, une grosse fête du sport, 2400 participations sur le Half, un peu moins sur le full certainement. C’est une grosse machine de guerre avec une logistique impressionnante.

C’est justement ce côté logistique que je trouve un peu pesant. Cela me rappelle l’UTMB. Mais il faut avouer que ces grands rendez vous sportifs sont quand même passionnants à vivre.

La première difficulté consiste à penser à tout son équipement, et la liste de l’équipement est assez longue. La deuxième difficulté pour ce triathlon consiste à déposer l’équipement la veille au bon endroit. Il y a en effet 2 sacs de transition, 1 sac pour la transition natation/vélo, et 1 pour la transition vélo/course. Et comme si ça ne suffisait pas, on dépose le vélo à un 3ème endroit. Bon, dans les faits, c’est plutôt simple durant la course. On sort de l’eau, on enlève la combi, on chope son sac et on se change et on repose le sac, on court récupérer le vélo et on part. Et après le vélo, on pose le vélo, on court vers le sac de transition, on se change, on repose le sac et on part.

Sur un triathlon « classique » on dépose toutes ses affaires sous le vélo dans le parc à vélo. Là il ne faut pas se tromper !

Sur un triathlon « classique », l’aire de transition ressemble à ça. On y passe deux fois, après la natation et après le vélo.

Triathlon de Mimizan

Sur l’IronMan de Nice, il y a 2 aires comme celle-ci, plus une aire de vélo.

Sac de transition
Aire de vélo IronMan de Nice

Nous sommes arrivés de Bordeaux le jeudi. Ayant une fille étudiante à Montpellier et une autre étudiante à Nice, j’ai fait le trajet en voiture pour transporter les vélos, et j’ai fait un petit stop à Montpellier.

Le vendredi, repos et le samedi il a fallu récupérer les dossards et tout déposer pour être au top le jour J le dimanche.

1,8 kms de natation

C’est le moment que je préfère et en même temps il y a toujours la peur de ne pas arriver au bout. On s’est réveillés à 4h du matin pour avoir le temps de manger et de digérer, et partir à 5h30 de l’appartement. Sachant que l’aire de vélo ferme à 6h !

Il y a un monde fou sur la prom ! Et déjà une file d’attente pour aller checker les vélos ! J’essaie de rester calme mais je déteste tellement ces ambiances oppressantes. C’est ça que je viens chercher en trail et surtout sur l’ultra, des courses en pleine nature, seule dans la montagne, au calme ! Toute cette effervescence m’oppresse tellement ! J’essaie de rester zen, je me dis qu’on a une super prépa suite à notre semaine à Lanzarote, et que tout ne peut que très bien se passer ! Mais à cet instant je ne rêve que d’une chose, être téléportée au sommet du Mont Boron, quelques centaines de mètres plus loin seulement !

J’adore nager j’ai toujours adoré ça. Brice en revanche n’est pas très à l’aise dans l’eau. Il ne veut pas me suivre dans mon sas, et préfère partir dans le dernier sas pour ne pas être trop secoué dans l’eau. Il est 6h30 du matin, et engoncée dans la combi Néoprène, je commence déjà à avoir trop chaud. Autour de moi, ça parle méduses, et immédiatement le souvenir des 5 kms de la prom swim me revient en mémoire ! 5 kms durant lesquels on avait nagé à contre courant au milieu des bancs de méduses !

Mais rien à voir avec ça aujourd’hui. A 7h du matin, la Méditerranée est encore calme, j’aborde cette natation pas trop stressée, j’ai réussi à me calmer et à faire redescendre le cardio. J’ai fait le choix de mettre la combinaison, bien que je déteste nager avec une combinaison, et finalement ça s’est bien passé. Dès les premiers mètres dans l’eau je me sens bien, je nage sans forcer, un vrai moment de plaisir.

Et je fais un relativement bon chrono, moins de 40 mn. Et surtout je ne me fatigue pas et je sors en très bonne forme. Et Brice aussi va néanmoins réaliser un bon chrono, mieux que ce qu’il espérait !

La transition va néanmoins être très longue, c’est lié à la configuration des lieux, 2400 participants, l’aire de transition est très très longue !

90 kms de vélo, 1300 mètres de dénivelé

J’aborde le vélo nettement plus stressée que pour la natation. Le matériel me stresse, il faut être honnête, j’ai changé une chambre à air une fois dans ma vie, si je crève, je sais que j’abandonne. Et je vais en voir beaucoup des crevaisons durant 90 kms !

Je prends la peine de manger une pompote avant de partir, et je bois beaucoup. J’ai le gout de l’eau salé dans la bouche, je vais le garder pendant une trentaine de kilomètres.

Le dénivelé ne me fait pas peur, je grimpe relativement bien (merci le trail). En revanche je suis une piètre descendeuse, j’appréhende beaucoup les descentes.

Effectivement la montée au col de Vence se passe très bien (auparavant on a quand même eu une toute petite portion à plus de 10% et ça, ça fait mal !). Elle est régulière, 6% à peu près, c’est gérable. d’Autant que le paysage est absolument sublime, il y a les villages perchés, les odeurs, le chant des cigales, tout est là ! Franchement je suis hyper bien ! Je bois régulièrement, j’ai mis de la boisson isotonique dans l’un de mes bidons, ce qui me dispense de manger trop souvent (c’est pas facile de manger sur le vélo). Je vais m’arrêter aux ravitos prévus par l’organisation et manger des bouts de banane.

Et j’en profite, parce que je vais être nettement moins bien dans la descente. Je pense que si on pouvait décerner une médaille à la pire « descendeuse » de la course, je l’aurais sans difficulté. Je vais me faire doubler par au moins 150 personnes, c’est pitoyable ! Mais bon, j’ai l’habitude.

J’ai pourtant la sensation d’avoir un peu progressé, un tout petit peu….

L’avantage de ce parcours vélo, c’est que une fois la montée terminée on ne fait que descendre. Ce qui en fait est un avantage pour tous les cyclistes, sauf moi….

J’arrive au bout du parcours, sans crevaison, et relativement en forme encore.

Je mange une pompote, je bois beaucoup et je pars pour ce qui va être un réel calvaire.

21 kms de course

De loin la partie la plus difficile de ce triathlon. Il doit être à peu près 13h, et il fait très chaud (30 degrés sur la prom), on a 2 tours à effectuer, ce qui psychologiquement est difficile.

Et pourtant je me suis ménagée sur la natation et sur le vélo. Les jambes vont très bien, mais le mental flanche terriblement. Je n’ai plus du tout envie de courir, je veux rentrer, je veux boire et manger. Je subis énormément la chaleur.

Il y a des ravitaillement tous les 1,8 kms, alors je procède par étape, je me force à courir jusqu’au ravito, je marche un peu le temps de boire et je repars.

Brice me double au 10ème kilomètre, ce qui ne m’étonne pas étant donné ma vitesse stratosphérique.

Mais je double énormément de coureurs quand même, et là encore je dis « merci le trail ». Je pense que les difficultés de l’ultratrail forge quand même le mental. Et même au fond du tréfonds du trou, j’arrive quand même à avancer, 2h07 pour boucler le semi quand même 🙁

L’orga a placé des jets d’eau sur toute la course. Je sais, d’un point de vue écologique c’est lamentable. Mais sans ça, la cap ne pouvait pas avoir lieu.

C’est clairement pour moi la partie à bosser. je n’arrive pas à comprendre pourquoi je subis autant la course à pied, alors que je n’ai aucune courbature, que les jambes vont bien et que rien ne m’empêche de courir !

J’arrive enfin sur la ligne d’arrivée, heureuse d’être venue à bout de ce chantier, et déjà prête à m’attaquer au défi du full l’année prochaine. Enfin non… sur le moment je ne suis pas prête du tout en fait ! Mais dès le lendemain matin, l’envie me prendra au réveil 🙂

Le full c’est 4 kms de natation, 180 kms de vélo, 42 kms de course, un beau chantier en perspective !

Et le meilleur pour la fin, étant donnée que je me suis octroyée une petite journée supplémentaire au paradis avec ma fille.

Une semaine à Lanzarote

Nous y pensions déjà depuis pas mal de temps. Nous voulions passer une semaine de vacances à pédaler et nager et étions à la recherche d’endroits sympas qui permettent de pratiquer ces deux activités. Nous préparons deux triathlons, le half Ironman de Nice fin juin, et le L de l’Altriman début juillet (1900 mètres de natation, 90 km de vélo, 21 kms de course à pied).

Après avoir hésité entre les belles régions françaises, Auvergne, Corrèze, Lozère, notre choix s’est porté sur Lanzarote, vol direct depuis Bordeaux, et paradis des sportifs.

Lanzarote est une île espagnole dans l’archipel des Canaries au large du Maroc.

Les Canaries sont un archipel de 7 îles, les plus connues étant Ténérife, Fuerteventura Gran Canaria et Lanzarote.

Lanzarote est la 3ème île la plus peuplée des Canaries (150000 habitants environ) et la 4ème en terme de superficie. Il y fait chaud toute l’année, il pleut (malheureusement) très peu, 13 jours de pluie par an en moyenne, et c’est le paradis du sport.

Nous avions beaucoup entendu parlé de cette île des Canaries, comme étant idéale pour le vélo, avec des routes en excellent état.

Ce qui est le cas. Les routes sont idéales, il y a même par endroit des kilomètres de pistes cyclables. En revanche, il ne faut pas sous-estimer le relief, ce n’est pas les Alpes, mais il n’y a pas de plat, ça monte et ça descend sans arrêt.

Il y a en revanche par endroit beaucoup de voitures. Mais globalement les habitants de l’île et les touristes en voiture sont respectueux des cyclistes. Nous avons fait quatre sorties vélo et en quatre sorties, je n’ai connu que un dépassement dangereux.

Il y a également énormément de vent, surtout en cette période de fin printemps, début été. A priori il y en a un peu moins l’hiver.

Nous avons choisi le club La Santa, au nord ouest de l’île.

Club La Santa Lanzarote

C’est le paradis du sport, de tous les sports. Ce qui nous a séduit avec ce site de La Santa, c’est de pouvoir bénéficier de 24 lignes d’eau dans trois bassins de 50 mètres. Je ne suis d’ordinaire pas très « club » pour mes vacances, mais nous nous sommes laissés tenter par toutes les installations sportives, et nous n’avons pas été déçus.

Piscine club La Santa

La première impression quand on arrive sur l’Ile, c’est d’être seul au monde. Et ça, j’adore ! L’île est volcanique, la seule végétation est exotique, essentiellement des cactus (en fait non, on verra plus bas, il y a des surprises sur cette île), et ces plantes poussent n’importe où et résistent à tout, au vent, à la chaleur extrême, à tout. Elles poussent dans la roche. Il y a donc très peu de verdures. Les paysages sont soit désertiques, soit volcaniques.

Lanzarote

L’avantage de pédaler est que l’on parcourt assez vite beaucoup de kilomètres, nous avons donc eu l’occasion de faire le tour de l’île en une semaine, et avons découvert quelques merveilles.

Jour 1

58 kms et 650 m de dénivelé

La Géria et les vignobles volcaniques de Lanzarote.

Nous avons traversé les zones viticoles de l’île situées sur les communes de Yaiza, Tias, San Bartolomé et Tinajo.

Et non, il n’y a pas que des plantes exotiques au large du Maroc, il y a aussi des vignes. 

Visuellement le contraste entre le sol volcanique noir et le vert des vignes est magnifique.

Et plus surprenant, les pied de vigne sont protégés du vent par des petits murets, fabriqués à partir de la roche volcanique. C’est le sable volcanique qui permet de conserver l’humidité de la terre nécessaire à la production du raison, parce qu’il pleut extrêmement rarement à Lanzarote.

Le résultat est très surprenant et très joli.

Le parcours est sans difficulté, les montées courtes et pas trop raides.

Jour 2

76,5 kms et 958 mètres de D+

Seul sur Mars

Nous avons traversé des paysages époustouflants. Le parc national de Timanfaya et ses champs de lave est réputé pour être l’un des plus beaux sites naturels des Canaries. Ce parc protégé est né des éruptions volcaniques successives qui se sont produites entre 1720 et 1736, puis à nouveau en 1824.

Parc National de Timanfaya

Il n’y a absolument aucune végétation, on a clairement l’impression de pédaler dans un cratère.

Parc National de Timanfaya

On a traversé quelques petits villages avec les maisons blanches typiques d’Espagne.

Jour 3

Beaucoup trop de vent pour pédaler, la tempête Oscar balaie l’archipel. Nous ne sommes pas restés inactifs pour autant. 2 séances piscine et un footing de 10 kms.

Jour 4

87 kms 1400 mètres de dénivelé

Grosse sortie au programme, et malheureusement la tempête reste au dessus de l’archipel. Le vent souffle par rafale à plus de 40 kms/heure. Sortie difficile.

Le début du parcours nous amène le long de la belle plage de Famara. C’est une magnifique plage qui s’étend sur 6 kms sous les falaises d’El Risco de Famara, le paradis des surfeurs.

Nous traversons la Caleta de Famara, petit village traditionnel de pêcheurs, très mignon, loin des villages plus touristiques. C’est mon coup de coeur sur cette île.

Cet endroit est sauvage et authentique, j’ai adoré.

Nous mettons ensuite le cap sur Téguise.

Téguise est la commune la plus vaste de Lanzarote. En 1852, elle perd son statut de capitale de l’île au profit d’Arrecife. C’est une très jolie ville, aux maisons blanches, avec des petites ruelles pavées.

Téguise

Nous empruntons ensuite une longue piste cyclable de 10 kms qui longe la route principale. Les routes sont extrêmement bien entretenues sur l’île mais certaines portions sont quand même très fréquentées. Nous n’avons pas trouvé la cohabitation avec les voitures dangereuse, mais le vent change un peu la donne, surtout lorsque l’on se fait doubler par des cars ou des camions.

Nous passons sans nous arrêter (pas facile de faire les musées avec des chaussures de vélo) devant les jardins de cactus, dernière grande œuvre de César Manrique. Il y a énormément de cactus sur cette île. On en dénombre plus de 4500 espèces de cactus dans ces jardins.

Ce parcours comprend une longue montée de 10 kms et 600 mètres de Dénivelé. Malgré le vent violent il fait très chaud. Nous traversons le petit village de Tabayesco. La montée est effectivement très longue, beaucoup de lacets, mais 6 % de dénivelé en moyenne. On arrive assez facilement en haut. Et on en profite pour faire une petite pause à l’ombre.

J’ai beaucoup moins aimé la descente, le vélo tanguait carrément sous les rafales de vent.

Nous repassons par Téguise sans nous arrêter au retour. Et cap sur la Santa.

Jour 5

Petite pause vélo, natation et course à pied au programme.

Jour 6

Le jour de la grosse sortie de la semaine.

105 kms, 1330 mètres dénivelé

On ne va pas mentir, la sortie a été difficile, surtout les 30 derniers kilomètres, le vent toujours le vent ne nous facilitait pas la tâche !

Nous sommes descendus tout au sud à la Playa Blanca, beaucoup plus touristique que nos petits villages du nord mais charmant quand même.

Playa Blanca

Nous avons été récompensés de tous nos efforts par la descente magnifique sur la caleta de Famara, une vue époustouflante sur la mer durant toute la descente, c’était magique ! Nous n’étions plus qu’à 10 kms de la Santa, mais il faut avouer que nous étions cuits. Une petite pause coca et chips au café s’est imposée.

Cette semaine a été exceptionnelle. Brice voulait en profiter pour nager, nous avons fait une ou deux séances piscine par jour. Nous avons pédalé, couru, nagé, tout ce qu’on aime !

Alors évidemment nous n’avons pas beaucoup profité de tous les autres sports proposés par le club, exception d’une petite séance de stretching en fin de journée, mais nous avions des journées bien remplies !

La SainteLyon

6 ans se sont écoulés depuis notre dernière Saintelyon. Cette course ne ressemble à aucune autre, moitié bitume moitié sentier, un peu plus de 2000 mètres de dénivelé pour 78 kms, ce qui est peu, ce qui signifie donc qu’il faut beaucoup courir, dans des conditions souvent difficiles.

Et cette année, les conditions ont été particulièrement difficiles, une grande édition de la SaintéLyon ! Sous le signe de la boue ! Mais que de boue !! J’ai d’ailleurs beaucoup plaint les coureurs qui n’avaient pas de guêtres.

La saintéLyon, de la boue !

Et comme la boue ne suffit pas, il a fait très froid, il a aussi énormément plu durant quasiment toute la nuit, on s’est vraiment pris des sauts d’eau sur la tête.

Et ça ne suffit toujours pas ? Alors on va rajouter le brouillard, un brouillard tellement épais qu’on n’y voyait pas à deux mètres, tous les ingrédients étaient réunis pour une grande SaintéLyon ! On n’a vraiment pas été déçus.

Résumé en images de cette Saintelyon 2022

La nouveauté de cette année, c’est la présence de notre fils, c’est d’ailleurs à cause… non grâce à lui si on s’est inscrits Brice et moi. En décembre, soit on ne fait rien soit on participe à une autre course qui a lieu le même week end, et qui est magnifique, l’Hivernale des Templiers.

Mais cette année nous avions choisi de rempiler pour une troisième édition de la SaintéLyon. Arrivés directement de Pessac dans l’après midi, nous voilà tous les trois dans la célèbre halle Tony Garnier avec nos dossards.

L’organisation est top, tout va vite malgré la foule, et nous voilà dans le bus, direction Saint-Etienne. Il faut compter à peu près 3/4 d’heure de bus pour rallier Saint-Etienne. Il est à peine 19h quand on arrive dans le gymnase, l’attente va être longue jusqu’à minuit !

C’est vraiment le pire moment de la course. L’attente dans ce gymnase. Bien sûr on n’arrive pas à dormir, c’est difficile de lire aussi, alors on regarde les minutes s’écouler lentement sur la montre… On grignote, on retrouve des copains et des copines dans le gymnase, on essaie de se reposer, mais c’est impossible.

SaintéLyon – l’attente dans le gymnase

Arrive enfin le moment de sortir. Et là bizarrement, on n’a plus tellement envie de sortir 🙂 Il fait très froid, 2 degrés max. On part par vagues. L’attente dehors est interminable, on sort à 23h00, on ne partira pas avant 00h15. Quand le départ sonne enfin je suis plutôt contente, d’autant que je suis en forme en ce moment, donc j’attendais cette course avec impatience.

Comme d’habitude je découpe la course, en fonction des ravitaillements. Les trois premiers tronçons comportent chacun environ 500 mètres de dénivelé, le gros du dénivelé est concentré dans la première moitié de la course. Je ne vais pas parler du paysage, on ne voit rien, on est dans un brouillard à couper au couteau. Je cours avec Brice depuis le début. J’arrive en forme au ravito du 17ème, j’avais décidé de ne pas m’arrêter mais on fait une petite pause quand même.

Je suis toujours autant en forme arrivée à Sainte Catherine au 30ème.

Entre temps j’ai perdu Brice qui m’a doublée dans une descente bien glissante sans que je le vois. Je le retrouve au ravitaillement de Sainte Catherine. Seul les deux derniers ravitos sont couverts, les trois autres sont en plein air, autant dire qu’on ne s’attarde pas plus longtemps que nécessaire.

J’ai été en forme en fait durant toute la course. Aucun problème digestif, aucun coup de mou, rien, un truc de fou qui ne m’arrive quasiment jamais 🙂

La nuit a quand même été longue, je me suis demandée plusieurs fois ce que je faisais là, à patauger dans toute cette boue, à me prendre toute cette eau sur la tête.

Je n’ai pas beaucoup bu parce que l’eau dans les flasques étaient glacée. Mais j’ai mangé, avec appréhension au début et beaucoup plus facilement ensuite. Aux ravitos, je mangeais toujours la même chose, du cake, du fromage, du saucisson, avec un verre de soupe. Et ça passait nickel ! Je ne mangeais pas grand chose entre chaque ravito, je n’en ressentais pas forcément le besoin.

J’aurais bien aimé zapper les deux derniers ravitos, mais Brice n’était pas de cet avis, et il a même fallu que je l’arrache au dernier ravito, parce que je sentais bien qu’il était prêt à y passer deux heures, assis par terre à manger des tucs…

Brice n’a clairement pas fait la même course que moi, la faute à une trachéite qu’il traine depuis plus d’un mois. Autant dire que la course a été un peu difficile pour lui, pas d’énergie, grosse fatigue, d’où les arrêts prolongés aux ravitos, tous les ravitos….

Une fois la dernière grosse séance de boue passée, on se retrouve dans la ville, une dernière grosse côte, une dernière « petite » séance de boue dans le parc, et les rives du Rhône apparaissent.

Les points positifs à retirer de cette course

Le fait de s’entrainer sur du plat. Sur la SaintéLyon il faut énormément courir, ce n’est clairement pas un entrainement trail qu’il faut avoir, mais plutôt un entrainement bitume, et on fait ce qu’on peut dans la boue ! D’ailleurs beaucoup de coureurs font le choix de chaussures de route.

Les côtes ne sont vraiment pas méchantes, ça ne monte pas très raide (sauf une), et ça ne dure vraiment pas longtemps, le mieux quand ça monte est de trottiner doucement si on peut ou de marcher très vite, et ça passe bien.

C’est une course où il faut arriver avec un très très bon mental, parce que le froid, la boue, la pluie, le brouillard, le tout dans la nuit, c’est très compliqué si on n’est pas solide dans sa tête.

En tout cas, je signe volontiers pour l’année prochaine, à moins qu’on ne fasse l’Hivernale, à voir !

Des gâteaux sans gluten

On peut facilement faire de savoureux desserts sans gluten, il suffit juste de changer de farine, et on trouve très facilement des levures sans gluten.

Il faut juste savoir que la farine de riz et la farine de maïs sont assez friables, il faut donc éviter de faire des pâtes à tarte avec, ou alors ne pas mettre que cela, et les introduire en faible quantité.

On peut également remplacer la moitié de la quantité de farine par de la poudre d’amande, c’est délicieux, ça se marie très bien avec les fruits ou le chocolat, et la poudre d’amande est riche en protéine.

4 quarts

Pour tous les gâteaux type 4 quarts, ou gâteaux au chocolat, on peut très facilement remplacer la farine de blé par de la farine de riz, associé à de la maïzena, ou à n’importe quelle autre farine, millet, pois chiches, châtaigne…

Je trouve plus difficile de faire « monter » un gâteau avec de la farine de Sarrazin, donc j’évite d’en mettre.

On peut également mettre de la farine de petit épeautre, qui est en plus beaucoup plus intéressante d’un point de vue nutritif, car elle contient plus de protéines. Mais attention, elle contient moins de gluten que la farine de blé mais elle en contient quand même.

Moelleux aux pommes

Gâteau roulé

Gâteau aux pommes et à la crème d’amande

Crêpes ou gaufres

Il est très facile de remplacer la farine de blé dans la pâte à crêpes. Je mélange de la farine de Sarrazin, de la farine de pois chiches et de la farine de riz. Pareil pour la pâte à gaufre.

Les tartes

C’est le plus difficile, car certaines farines sont friables, comme la farine de riz ou la farine de maïs.

J’ai trouvé un mélange intéressant, mais pas 100% sans gluten, avec de la farine de Sarrazin, de la farine de millet et de la farine de petit épeautre.

La pâte s’étale bien, elle n’est pas friable.

Les cookies et sablés

Comme pour les 4 quarts, je remplace la moitié de la farine par de la poudre d’amande. Je rajoute aussi souvent des flocons d’avoine, et je complète avec la farine, riz, petit épeautre, châtaigne, Sarrazin, comme on veut.

Ma recette spéciale trail

J’ai longtemps cherché la recette parfaite, celle qui ne se réduira pas en bouilli dans mon camelback, celle qui me donnera envie de manger au bout de 10h de course, et j’ai trouvé, à force de tâtonner.

C’est un peu comme un financier, mais plus compact, on est entre la barre de céréales et le financier, mais c’est bon !

  • 125 g de poudre d’amande (pour les protéines et le goût)
  • 3 CS de sirop d’agave
  • 2 CS de miel bio
  • 2 blanc d’oeuf
  • 2 CS de crème d’amande (c’est l’équivalent du beurre de cacahuètes version amande)
  • des amandes effilés pour la déco
  • on mélange tout et on fait cuire dans des petits moules à financier

Je n’ai mangé que ça en dehors des ravitos durant ma dernière course, je n’ai jamais été aussi rapide 🙂

Honnêtement le goût des gâteaux ne changent pas par rapport à des gâteaux 100% farine de blé.

Problèmes digestifs, une lueur au bout du tunnel

J’en parle depuis 2018 sur ce blog, et j’en souffre en fait depuis bien plus longtemps que ça. Ça reste un sujet un peu tabou, pourquoi ? Parce que ce n’est pas glamour de parler difficultés digestives, ballonnements, diarrhée, constipation, et autres ?

Après une quinzaine d’années d’errance médicale, des consultations par paquets, des fibroscopies, coloscopies, 4 passages aux urgences (décidées par les médecins), une quinzaine d’années de réelles souffrance, sporadiques au départ, quasi quotidiennes désormais.

Quand je parle de sortie du tunnel, ce n’est pas parce que je vais mieux, c’est parce qu’au bout d’une quinzaine d’années je commence à pouvoir mettre un nom sur ce mal. Et c’est déjà une grande victoire pour pouvoir avancer.

Je ne suis pas particulièrement « douillette » je supporte plutôt très bien la douleur. On a chacun nos seuils de tolérance vis à vis de la douleur, mais je pense pouvoir plutôt bien la supporter. En course on a forcément mal quelque part à un moment donné, et j’arrive à gérer la douleur, à penser à autre chose, à dévier vers des pensées positives.

Je n’ai jamais réussi à faire dévier mon cerveau de mes souffrances gastriques. La plupart des articles médicaux sur le sujet parlent de « gène occasionnée par la maladie » Une gène ? Un caillou dans la chaussure durant une course, c’est une gène, ne plus pouvoir manger, se tordre de douleur, ce n’est pas une gène, c’est une souffrance. Comment faire quand on vit avec la nausée la moitié du temps ? Quand on n’arrive pas à dormir parce que les intestins bossent sans jamais s’arrêter, à essayer d’assimiler un aliment qu’ils ne peuvent plus assimiler. Quand à la fin d’un repas, on est plié en deux de douleur, parce qu’un aliment, difficile de savoir lequel, est automatiquement rejeté ? La douleur est là, bien réelle, l’angoisse de la voir arriver encore plus. On n’est clairement pas dans le domaine de la gène.

Je vais passer outre les problèmes psychologiques que cela engendre. Finalement le médecin dont je parle ici n’avait peut-être pas tout à fait tort de parler de dépression, sauf que son diagnostic était totalement erroné, la dépression, c’est parfois la conséquence, en aucun cas la cause. Mais comme les médecins ne savent pas d’où le problème provient, on continue à lire partout que les facteurs psychologiques peuvent être la cause du problème, et en plus la maladie touche plus les femmes que les hommes, de là à parler systématiquement de problèmes psychologiques, il n’y a qu’un pas.

Aujourd’hui, je regarde avec suspicion tout ce qu’il y a dans mon assiette. Manger ailleurs que chez moi est difficile.

Et je ne parle pas des courses, les deux dernières années j’ai cumulé plus d’abandons qu’en 30 ans de sport, dus à l’impossibilité de m’alimenter, c’est la raison pour laquelle je ne publie plus grand chose sur ce blog, ce n’est pas marrant de parler d’abandon, j’aime bien parler de choses plus positives quand je fais référence au sport.

Alors quid aujourd’hui ? Ce n’est pas terminé, loin s’en faut, sauf que désormais au bout de moult consultations médicales, j’ai un début d’explication, et je peux commencer à gérer les crises avant qu’elles ne surviennent. Ça ne marche pas à tous les coups, il y a beaucoup de ratés, mais il y a un léger mieux, très léger pour l’instant.

Le syndrome de l’intestin irritable

C’est gentillet comme nom. Ça ferait presque sourire. Dans la réalité c’est usant. C’est une pathologie nouvelle, enfin de moins en moins nouvelle, mais à l’échelle de la médecine c’est nouveau. Il y a donc peu de praticiens compétents sur le sujet.

Alors c’est quoi concrètement ? Je ne suis pas médecin, mon explication sera succincte. Il s’agit la plupart du temps d’une grande perméabilité de la paroi intestinale, l’intestin devient poreux, sans doute également un déséquilibre de la flore intestinale, qui provoque une fermentation de certains aliments. Mais c’est vraiment le flou le plus total sur le sujet, de même que la cause du problème. J’ai eu il y a une quinzaine d’années, une grave intoxication alimentaire, cela pourrait venir de là. Honnêtement aujourd’hui je me fiche de savoir comment c’est venu, je veux juste m’en sortir.

Les conséquences, j’en ai parlé plus haut, des douleurs incessantes, l’impression d’avoir en permanence quelque chose « qui ne passe pas » dans les intestins. Des douleurs abdominales plus ou moins intenses, le ventre devient dur comme du béton, c’est visuellement assez impressionnant, et tout un tas d’autres symptômes tout aussi glamour. Dans le pire des cas, au bout d’un moment la douleur déclenche une migraine insoutenable et direction le médecin, et les urgences ensuite.

Pour ma pratique sportive, c’est devenu compliqué, beaucoup d’abandons liés à l’impossibilité de manger, de boire, et aux douleurs également. C’est difficile de courir pliée en deux. J’ai fait une croix sur 2 UTMB, une course au Templier, et quelques autres encore, sans parler de celles que j’ai réussies à faire mais dans un état catastrophique.

Aujourd’hui au bout d’une quinzaine d’années, j’arrive à peu près désormais à connaitre les (nombreux) aliments que je ne digère plus.

En premier, on va mettre les graisses cuites. Terminés les moelleux au chocolat, beurre, chocolat, oeuf, le mélange est redoutable. J’ai craqué il y a deux jours, j’ai été malade pendant les deux jours qui ont suivi. Terminées les raclettes, tartiflettes, frites, etc

Terminés tous les aliments gras en fait, la charcuterie, les chips, cacahuètes, et autres (bonnes) choses de l’apéro ! Ou alors à très petite dose.

Tous les aliments qui fermentent, en premier lieu les fameux Fodmap. Ce sont essentiellement des types de glucide contenus dans le blé, les fruits et légumes qui fermentent plus que les autres. Les fruits et les légumes à faible teneur en fructose sont bien tolérés, les légumes riche en amidon, comme la pomme de terre, également mais plus d’oignons, d’ails, de poireaux, de champignons, de petits pois, de chou-fleur, d’abricots, de pommes, de pêche, pastèque…. la liste est longue.

Le lactose et le gluten. J’ai mis deux semaines à me remettre de quatre jours passés en Italie, trop de pâtes, de pizza, de pain ….

Je peux manger à toute petite dose certains aliments figurant sur ce que j’appelle ma liste noire, mais je dois faire attention à ne pas les cumuler. Je pense qu’au fil du temps la situation s’est fortement dégradée. Il y a une quinzaine d’année, j’avais ce que j’appelle une ou deux crises par an, dont je mettais trois semaines à me remettre, désormais si je ne suis pas vigilante, la sanction est immédiate.

Alors la situation, vue comme ça, ne parait pas terrible. On peut se demander ce qu’il reste dans mon assiette ? Dans les faits, pas mal de choses quand même, j’arrive à peu près à m’en accommoder. Cela m’a pris du temps, désormais c’est presque un automatisme, à condition que je puisse manger chez moi. Et de temps en temps je fais des écarts, que je regrette quelques heures après. Je ne mange quasiment plus aucun aliment transformé. Je ne mange plus de sucre ajouté, mon dernier paquet de sucre acheté doit dater d’il y a deux ans.

Et surtout, il est possible de « remplacer » certains aliments de la liste noire. Par exemple, le pain. Je ne mange plus de pain blanc, mais je fais mon pain sans farine de blé, et il est très bon. Je ne mets plus de farine de blé dans les crêpes non plus, mais je mange très souvent des crêpes. Idem pour les gâteaux.

En fait, je ne me prive de quasiment rien, j’ai juste appris au fil de temps à cuisiner différemment.

J’arrive même à positiver sur le sujet, il est beaucoup plus facile pour moi de me « priver » de certains aliments, sachant qu’ils vont me rendre malade.

J’ai pour l’instant abandonner l’idée de faire des courses qui durent plus de 10 ou 12 heures, parce que au delà je ne peux plus gérer convenablement mon alimentation, et ça produit des catastrophes comme sur l’UTMB.

Je me fais quand même plaisir avec quelques belles courses, mais plus courtes. Je ne désespère pas de revenir sur ces longs formats, quand je serai certaine de pouvoir les gérer convenablement.

Les deux semaines avant une course, je m’astreint à un régime hyper strict, je bannis tous les aliments nocifs pour moi, pas d’alcool, pour arriver en forme le jour J. Et durant la course, je n’emporte que des aliments que j’ai cuisinés moi-même, je commence à avoir quelques bonnes recettes. Sur les ravitos c’est très compliqué car souvent il n’y a pas grand chose. j’évite toutes les boissons gazeuses, les cacahuètes, la charcuterie, j’essaie de manger du pain d’épice quand il y en a, du fromage (il y en a rarement), des fruits secs. Ça a payé sur ma dernière course au pays Basque.

Gotorlekuen Itzulia Trail

42 kms, 3000 de dénivelé.

Départ du Gotorlekuen Trail à Saint Pée sur Nivelle

L’année dernière la course m’avait laissé un sentiment mitigé. Je l’avais trouvée très difficile avec un fort ratio kms/dénivelé, des descentes extrêmement techniques. Mais j’y suis quand même retournée, parce que c’est le Pays Basque et que le parcours est magnifique. Sous le soleil, ça ressemble à ça.

Gotorlekuen Itzulia Trail

Mais cette année c’était pluie et brouillard, pas froid par contre. Le ciel est très menaçant au départ, mais il ne pleut pas encore.

Après deux ans passés à Pessac, mon entrainement au dénivelé est loin d’être au top. Brice est blessé depuis un mois, j’ai perdu momentanément mon partenaire de course, le seul dénivelé pour moi consiste à monter les escaliers du Bourgailh… je n’ai pas fait une seule fois la Rhune, aucun entrainement à Bouiliac non plus, rien…Je ne pars pas en toute confiance sur cette course. La distance ne me fait pas peur (on a fait les 80 kms de la Saintelyon début décembre), mais le dénivelé si ! J’ai également depuis deux semaines une sévère rechute de mes problèmes gastriques, je ne peux quasiment rien manger, à part du riz et des pommes de terre… Mais tel Jean-Claude Duss, un maitre à penser sous côté en sport je trouve :-), je me suis dit « oublie que tu n’as aucune chance, et vas y ! » Et tant qu’à y aller, je vais me fixer un objectif ambitieux, arriver en haut de la Rhune avec 30 mn d’avance par rapport à l’année dernière. A ce moment là, Brice a quand même essayé de calmer mes ardeurs, en me disant que 15 mn serait déjà pas mal… mais dans un coin de ma tête je garde 30.

Je décide de me préparer mes propres « barres » (une super recette à base de blancs d’oeuf et d’amande en poudre, une sorte de financier plus solide, délicieux !) et j’essaierai durant la course de faire attention à tout ce que je prends sur les ravitos, avec interdiction pour moi de toucher aux boissons gazeuses, pas de Saint Yorre, pas de coca. Je pars avec quelques contraintes quand même, et beaucoup d’angoisse. Je ne vais boire que de l’eau durant toute la course. Je vais donc devoir trouver une autre façon d’avoir un apport en sel, charcuterie, fromage, des choses que je ne digère plus en fait.

Au moment du départ, la confiance n’est pas extrême, mon niveau de stress est même assez élevé, d’autant que la météo s’annonce mauvaise. Cette année on ne profitera pas du paysage exceptionnel, il a plu quasiment toute la journée et la moitié de la course s’est faite dans le brouillard, la météo, ça ne se contrôle pas. Mais en toute honnêteté je préfère nettement le froid à la chaleur.

Et malgré tout, j’ai pris un plaisir fou à faire ces 42 kms. Et chose totalement inhabituelle, j’ai pris du plaisir pendant 42 kms.

Dès les premiers kilomètres j’ai senti que la course allait bien se passer. Je n’aime pas trop ce sentiment d’ailleurs et j’essaie de lutter contre, parce que ça marche aussi en sens inverse, il arrive que les débuts de course soient poussifs et malgré tout il faut continuer. Et parfois la tendance s’inverse. Du coup, mon objectif de 30 mn en moins, me trotte dans la tête.

Du départ au train de la Rhune à Ascain, 9 kms 579 D+

Le départ jusqu’au train de la Rhune à Ascain est plutôt roulant, avec deux petites bosses quand même. J’ai gagné 15 mn par rapport à mon chrono de l’an passé. Mais sur le moment je n’y ai pas prêté attention.

Premier ravito, je bois de l’eau, j’attrape un morceau de saucisson, du pain d’épice et des abricots secs, que des aliments que normalement je n’aime pas du tout (sauf le saucisson bien sur), mais qui bizarrement passent très bien en course.

Je ne m’attarde pas au ravitaillement et attaque la montée de la Rhune.

Du train au sommet de la Rhune, kms 14, 1340 D+ cumulés

Je ne sais pas ce qui va se passer durant cette montée de la Rhune, je suis hyper bien. Je monte sans difficulté. Il fait froid, de plus en plus froid au fur et à mesure que l’on monte, ce qui est une excellente nouvelle pour moi ! Je m’arrête à 200 mètres du sommet pour mettre ma goretex, il y a énormément de brouillard, on n’y voit pas à 20 mètres et il pleut. Arrivée en haut, je regarde ma montre et je m’aperçois que j’ai 1h15 d’avance sur mon chrono de l’année dernière ! Pas 15 mn, pas 30, non, 1h15 !! Je suis tellement interloquée que je vais demander confirmation à quelqu’un, je pense sur le moment que ma montre buggue. Je savais que la montée s’était bien passée, mais à ce point, c’est inespéré !!

A partir de là, je vais courir avec le sentiment diffus que forcément je vais payer cette petite audace à un moment ou à une autre. Et en même temps, j’ai des ailes aux pieds ! Il reste quand même à peu près 28 kms de course, et plus de 1500 mètres de dénivelé. Alors malgré tout je ne ralentis pas et je me dis que tant que ça passe je continue et j’aviserai le moment voulu. Ce qui est évidemment une très mauvaise stratégie de course, mais sur le moment ça m’a paru être une bonne idée.

Du sommet de la Rhune au ravito de Trabenia, kms 20, 1700 D+ cumulés

Les organisateurs ont modifié le tracé de la descente de la Rhune. L’année dernière c’était apocalyptique, droit dans la pente dans la boue et la roche glissante. Cette année c’était un peu plus praticable, même si ça reste la Rhune, on n’est pas non plus dans du 100% praticable. Quelques belles glissades plus tard, je me retrouve en bas, en route pour la petite Rhune.

Par contre là, aucune modification du tracé de la descente, je crois que c’est la pire descente que je connaisse, très raide et très boueuse, les quadris souffrent.

J’évite de regarder ma montre avant l’arrivée au ravitaillement, même si je n’ai pas le sentiment de ralentir. Et je constate avec bonheur que j’ai maintenu mon avance d’1h15 par rapport à mon chrono de l’an passé.

Je m’arrête 10 mn au ravito le temps de manger et de recharger en eau, et j’attaque la grosse montée, toujours avec ce sentiment que je vais payer mon heure d’avance !

Du ravito du kms 22 au ravito du 30ème (train d’Ascain), à peu près 2300 D+ cumulé

Mais non ! Toujours pas ! Je grimpe sans difficulté les 600 mètres de dénivelé qui nous ramène à Ascain. Le terrain ici n’est pas technique, en temps normal c’est même très joli, on peut courir sur le plat et dans les descentes, mais la montée est quand même bien raide, c’est en cas général ici que l’on commence à voir des coureurs en difficulté.

Gotorlekuen Itzulia Trail

Bien évidemment la photo date de l’année dernière. Une photo prise dans le brouillard et sous la pluie, ça ne rend pas pareil. Mais c’est raide, très raide. J’arrive à Ascain, en me disant « plus que 12, quoi qu’il arrive je finis ! et tant pis si je fais tout en marchant ».

Les 12 derniers kilomètres, 500 mètres de D+ restants

Et bien non ! Toujours pas fatiguée, les jambes vont bien, le cardio aussi, je cours partout où je peux courir, y compris dans les faux plats montants, les descentes sont bien glissantes, mais ça passe. Il reste trois montées, je m’en souvenais très bien, pas très longues mais à ce moment de la course, toutes les montées même les plus courtes sont difficiles, je vais même faire une folie et m’offrir un demi verre de coca au dernier ravito ! et j’arrive avec bonheur à Saint Pée sur Nivelle en ayant conservé mon 1h15 d’avance. Je suis contente de voir Brice et les filles à l’arrivée ! Je suis trempée, je commence à avoir froid.

Arrivée du Gotorlekuen

Franchement je suis hyper satisfaite, je crois que je n’ai pas fait une aussi bonne course avec d’aussi bonnes sensations depuis la TDS en 2018 ! J’avais également eu de très bonnes sensations sur la Saintelyon.

Je finis au pied du podium de ma catégorie, en ayant le sentiment que je n’aurais pas pu faire beaucoup mieux, donc très satisfaite de cette journée.

Alors globalement que s’est-il passé ? Il y a deux mots que je déteste, ce sont les mots chance et hasard. En sport ça n’existe pas. Je pense que paradoxalement, mes sempiternels problèmes gastriques m’ont aidée. Pendant les deux semaines qui ont précédé la course, j’ai suivi contrainte et forcée un régime très strict, sans alcool, sans sucre, sans fodmap, sans graisse cuite, sans rien en fait. Du riz, des pommes de terre, les légumes que j’arrive à digérer et des oeufs. Evidemment je ne mange pas comme ça toute l’année, seulement en période de « grosses crises ». J’ai perdu plus d’un kilo, sachant que durant les 6 derniers mois toujours à cause de ces maudits problèmes, j’en avais déjà perdu 3.

Je viens de traverser deux années sportives assez difficiles, quelques blessures, énormément de soucis digestifs, baisse de moral, baisse de forme, pas mal de courses ratées, et depuis quelques mois je sors enfin du tunnel. Ce qui est très positif.

Tout ça mis bout à bout a fait que malgré le stress, je suis partie avec un mental gagnant, tout le contraire de ce que je vivais depuis deux ans, et ça a payé.

Tout le long de la course, j’ai focalisé sur l’alimentation, avec un stress énorme, celui de ne plus pouvoir manger, celui d’avoir tellement mal, qu’au bout d’un moment je me retrouve pliée en deux, ce qui n’est pas pratique pour courir, et qui m’arrive de façon chronique en course. Donc aucune boisson pétillante, j’ai tout fait à l’eau, je n’ai mangé que mes pseudos financiers et 2 pompotes, et sur les ravitos, je prenais du pain d’épice, des abricots secs, j’ai mangé quelques tuc pour l’apport en sel. Malheureusement il n’y avait pas de fromage, on est pourtant au pays du fromage de brebis ! J’ai du me contenter de quelques tranches de saucisson mais vraiment très peu. Je ne mangeais jamais avant une descente, toujours en bas ou durant une montée. Et ça a fonctionné !

7h30 pour ces 42 kms et 3000 mètres de D+