6 ans se sont écoulés depuis notre dernière Saintelyon. Cette course ne ressemble à aucune autre, moitié bitume moitié sentier, un peu plus de 2000 mètres de dénivelé pour 78 kms, ce qui est peu, ce qui signifie donc qu’il faut beaucoup courir, dans des conditions souvent difficiles.
Et cette année, les conditions ont été particulièrement difficiles, une grande édition de la SaintéLyon ! Sous le signe de la boue ! Mais que de boue !! J’ai d’ailleurs beaucoup plaint les coureurs qui n’avaient pas de guêtres.
Et comme la boue ne suffit pas, il a fait très froid, il a aussi énormément plu durant quasiment toute la nuit, on s’est vraiment pris des sauts d’eau sur la tête.
Et ça ne suffit toujours pas ? Alors on va rajouter le brouillard, un brouillard tellement épais qu’on n’y voyait pas à deux mètres, tous les ingrédients étaient réunis pour une grande SaintéLyon ! On n’a vraiment pas été déçus.
La nouveauté de cette année, c’est la présence de notre fils, c’est d’ailleurs à cause… non grâce à lui si on s’est inscrits Brice et moi. En décembre, soit on ne fait rien soit on participe à une autre course qui a lieu le même week end, et qui est magnifique, l’Hivernale des Templiers.
Mais cette année nous avions choisi de rempiler pour une troisième édition de la SaintéLyon. Arrivés directement de Pessac dans l’après midi, nous voilà tous les trois dans la célèbre halle Tony Garnier avec nos dossards.
L’organisation est top, tout va vite malgré la foule, et nous voilà dans le bus, direction Saint-Etienne. Il faut compter à peu près 3/4 d’heure de bus pour rallier Saint-Etienne. Il est à peine 19h quand on arrive dans le gymnase, l’attente va être longue jusqu’à minuit !
C’est vraiment le pire moment de la course. L’attente dans ce gymnase. Bien sûr on n’arrive pas à dormir, c’est difficile de lire aussi, alors on regarde les minutes s’écouler lentement sur la montre… On grignote, on retrouve des copains et des copines dans le gymnase, on essaie de se reposer, mais c’est impossible.
Arrive enfin le moment de sortir. Et là bizarrement, on n’a plus tellement envie de sortir 🙂 Il fait très froid, 2 degrés max. On part par vagues. L’attente dehors est interminable, on sort à 23h00, on ne partira pas avant 00h15. Quand le départ sonne enfin je suis plutôt contente, d’autant que je suis en forme en ce moment, donc j’attendais cette course avec impatience.
Comme d’habitude je découpe la course, en fonction des ravitaillements. Les trois premiers tronçons comportent chacun environ 500 mètres de dénivelé, le gros du dénivelé est concentré dans la première moitié de la course. Je ne vais pas parler du paysage, on ne voit rien, on est dans un brouillard à couper au couteau. Je cours avec Brice depuis le début. J’arrive en forme au ravito du 17ème, j’avais décidé de ne pas m’arrêter mais on fait une petite pause quand même.
Je suis toujours autant en forme arrivée à Sainte Catherine au 30ème.
Entre temps j’ai perdu Brice qui m’a doublée dans une descente bien glissante sans que je le vois. Je le retrouve au ravitaillement de Sainte Catherine. Seul les deux derniers ravitos sont couverts, les trois autres sont en plein air, autant dire qu’on ne s’attarde pas plus longtemps que nécessaire.
J’ai été en forme en fait durant toute la course. Aucun problème digestif, aucun coup de mou, rien, un truc de fou qui ne m’arrive quasiment jamais 🙂
La nuit a quand même été longue, je me suis demandée plusieurs fois ce que je faisais là, à patauger dans toute cette boue, à me prendre toute cette eau sur la tête.
Je n’ai pas beaucoup bu parce que l’eau dans les flasques étaient glacée. Mais j’ai mangé, avec appréhension au début et beaucoup plus facilement ensuite. Aux ravitos, je mangeais toujours la même chose, du cake, du fromage, du saucisson, avec un verre de soupe. Et ça passait nickel ! Je ne mangeais pas grand chose entre chaque ravito, je n’en ressentais pas forcément le besoin.
J’aurais bien aimé zapper les deux derniers ravitos, mais Brice n’était pas de cet avis, et il a même fallu que je l’arrache au dernier ravito, parce que je sentais bien qu’il était prêt à y passer deux heures, assis par terre à manger des tucs…
Brice n’a clairement pas fait la même course que moi, la faute à une trachéite qu’il traine depuis plus d’un mois. Autant dire que la course a été un peu difficile pour lui, pas d’énergie, grosse fatigue, d’où les arrêts prolongés aux ravitos, tous les ravitos….
Une fois la dernière grosse séance de boue passée, on se retrouve dans la ville, une dernière grosse côte, une dernière « petite » séance de boue dans le parc, et les rives du Rhône apparaissent.
Les points positifs à retirer de cette course
Le fait de s’entrainer sur du plat. Sur la SaintéLyon il faut énormément courir, ce n’est clairement pas un entrainement trail qu’il faut avoir, mais plutôt un entrainement bitume, et on fait ce qu’on peut dans la boue ! D’ailleurs beaucoup de coureurs font le choix de chaussures de route.
Les côtes ne sont vraiment pas méchantes, ça ne monte pas très raide (sauf une), et ça ne dure vraiment pas longtemps, le mieux quand ça monte est de trottiner doucement si on peut ou de marcher très vite, et ça passe bien.
C’est une course où il faut arriver avec un très très bon mental, parce que le froid, la boue, la pluie, le brouillard, le tout dans la nuit, c’est très compliqué si on n’est pas solide dans sa tête.
En tout cas, je signe volontiers pour l’année prochaine, à moins qu’on ne fasse l’Hivernale, à voir !