Alpin trail de Pichauris

Cela fait maintenant un peu plus de 5 ans que nous avons élu domicile sur la Côte d’Azur. Un terrain magique pour le trail mais très difficile, énormément de pierriers, des roches, mais du côté de Marseille, on a trouvé encore plus difficile….

Marseille est à 2 heures de route de Nice, nous venons donc en voisin, notre fils vient de Paris, ainsi que la fille d’amis, nous nous retrouvons donc à 4 pour ce 30 kms de l’Alpin Trail de Pichauris, 1745 mètres de dénivelé.

On a droit à un temps parisien pour cette édition, et il fait froid sur la ligne de départ. J’attends le dernier moment pour enlever ma goretex et décide de partir en short et en tee-shirt.

Niveau température je ne vais pas regretter ce choix, je sais qu’en courant je n’aurai pas froid, en revanche je vais ressortir de cette course, les bras et les jambes lacérées par toutes les broussailles que nous avons traversées 🙂

Je n’ai pas trop l’esprit de compétition, avant tout je veux me faire plaisir, mais néanmoins je suis joueuse, et j’aime bien me fixer des objectifs ludiques quand je cours, surtout quand il fait froid et qu’il pleut. Suivre mon fils n’était absolument pas envisageable, Il a bouclé les 20 kms de Paris en 1h31, je savais que je n’arriverai même pas à le voir sur la ligne de départ. Mon mari est plus rapide que moi sur les courses « courtes ». 30 kms ce n’est pas vraiment du court mais c’est le format de course qui me donne le plus de mal. En plus il part toujours vite, pas possible pour moi.

Je me suis donc dit que je pouvais tenter de suivre Chloé, que ça me donnerait un objectif ludique pour ce format de course que vraiment je n’aime pas. Ce n’est pas du court, on ne peut pas aller très vite, ce n’est pas du long non plus, si on part trop vite on se crame et on finit à l’agonie, cf le Trail des Merveilles pour moi. Chloe est une bonne coureuse très rapide dans les descentes.

Mais mon objectif numéro un est justement d’arriver à gérer correctement cette distance qui me donne souvent du mal.

Mon objectif numéro deux est de ne pas trainer, car mon fils reprend le train pour Paris à 16h, hors de question donc de dépasser les 5h30 de course.

S’amuser est donc seulement l’objectif numéro 3.

Je pars à mon rythme, ça monte direct, mais plutôt un faux plat montant, du coup je mets le cardio en affichage plutôt que le chrono avec pour objectif de ne pas dépasser les 145, dès que ce chiffre fatidique apparaît je marche. Il n’apparait pas donc je cours, lentement mais je cours. Le terrain est roulant, il fait froid, il tombe un petit crachin breton, mais tout se passe bien.

1er embouteillage après ce faux plat montant dans une descente assez technique. Cet embouteillage ne me dérange pas, au contraire, il me permet de descendre sans prendre de risque.

La première vraie montée arrive, environ 450 mètres, avec des portions bien raides. En haut  j’aperçois Chloé, je l’avais perdue dès le départ, et j’avais les yeux rivés sur mon cardio. Du coup je me dis que je vais essayer de la suivre dans la descente. Ce qui est vraiment très ambitieux, c’est une très bonne descendeuse et je suis pitoyable dans les descentes.Une quinzaine d’entorses au fil du temps a eu raison de mes velléités de vitesse dans les descentes. Dans les descentes, je revis invariablement la douleur de l’entorse et ça me bloque.

En plus, je n’ai pas vraiment bien choisi mon terrain, car cette descente est vraiment très technique, le genre de descente qui nous fait adorer les montées.

Alpin Trail de Pichauris – des descentes techniques

Mais là je suis en forme et j’avance. En fait à chaque fois que je me suis fait mal c’est quand j’étais fatiguée. Quand on est fatigué, on est beaucoup moins vigilant et le moindre caillou ou la moindre racine qui dépasse est fatale.

Et c’est parti pour la deuxième grimpette, un peu plus courte que la précédente, environ 400 mètres, mais pas plus simple.

Je ne m’arrête pas aux ravitos, je recharge en eau, je mange un morceau de banane et je repars. Depuis la TDS 2018 c’est la stratégie que j’adopte à chaque fois. Je ne ressens pas le besoin de faire des pauses, car je ne me mets presque jamais dans le rouge, 2 ou 3 minutes pour l’eau et l’alimentation me suffisent.

Les choses vont se compliquer grandement à mi-parcours. C’est là que nous allons entamer la partie escalade de la course, on grimpe aux rochers à l’aide de cordes, quand il n’y a pas de cordes, on cherche les prises dans la roche, on essaie de ne pas glisser sur les rochers rendus glissants par la pluie.

Et c’est parti pour une séance d’escalade !

Je n’irai pas jusqu’à dire que j’ai aimé, mais je n’ai pas détesté non plus. En temps normal je ne trouve pas ça drôle du tout, mais là j’étais en forme.

En revanche, très vite, j’ai très mal au dos, le fait d’être souvent penchée, de forcer sur les bras pour grimper, je me dis que mon dos ne va pas tenir jusqu’au bout et j’essaie de rester concentrée. J’ai aussi les jambes qui commencent à trembler. Il est quand même temps que ça s’arrête.

On s’accroche aux corde et on grimpe !

On arrive enfin en haut, je crois qu’on a mis 28 minutes à faire 1 kilomètre ce qui est énorme bien sûr. On a aussi attendu plus de 10 minutes à un endroit on ne pouvait passer que un par un.

Mais c’est pas grave. On arrive au ravito du kilomètre 22, on fait une boucle assez roulante, on repasse par le même ravito, au kilomètre 28 normalement et on redescend vers l’arrivée.

La boucle n’est pas marrante, pas difficile mais psychologiquement ce n’est jamais facile de se dire qu’on tourne en rond.

Je me doute depuis longtemps que la course ne va pas faire 30 kms mais plutôt 31 ou 32 parce que tous les ravitos sont décalés d’un KM, je demande quand même avec une lueur d’espoir au bénévole du km 29 combien il reste de kms, en priant pour qu »il me réponde « 1 » et bien sur il me dit « 2,5 » ce qui était prévisible.

La descente finale est facile, je cours depuis longtemps avec Chloé et c’est beaucoup plus sympa que de courir seule. En plus d’être plus sympa, c’est plus motivant. Il faut être honnête si on n’avait pas couru à deux, à certains endroits j’aurais opté pour la marche plutôt que la course !

On franchit la ligne en 5h21, je suis contente, j’avais mis 5h30 à faire les 28 kms du trail des Merveilles, j’ai vraiment eu l’impression pour une fois de faire une belle course.

Julien a fini en 4h33, et Brice en 5h10.

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