Trail des Merveilles

2000 mètres de D+ pour 28 kms j’aurais dû me douter que ça allait piquer fort. Depuis quelques temps je suis hyper positive à chaque fois que je raconte une course, c’est un peu Heidi au pays des Montagnes. Alors aujourd’hui ça va changer !

On pense toujours à tort que plus une course est « petite », plus elle est facile, j’ai pris plus de plaisir durant mes 123 kms TDS que durant cette course de 28 kms, j’en ai tellement bavé, mais tellement. Je suis allée au bout du bout du bout de ce que je pouvais donner, pour un résultat, hum…. mitigé 🙂

Mais je n’avais pas le choix, j’ai appliqué mes principes habituels : au 1er ravito du 12ème km quand j’ai commencé à me rendre compte que ça sentait le roussi pour moi, je me suis posée les questions habituelles. Question n°1 « est ce que tu as mal quelque part ? ». Non (enfin si aux pieds, j’y reviendrai plus loin). question n°2 Pourquoi alors veux tu arrêter ? Aucune réponse satisfaisante, juste une envie de geindre persistante et terriblement énervante. Question n°3 qui n’est pas une question mais plutôt une constatation, est-ce que tu te rends compte que si tu arrêtes, de toute façon, tu vas devoir redescendre par tes propres moyens ?

Alors tais-toi et cours… enfin essaie de faire de ton mieux pour que ça ressemble à une course, et lève les pieds pour ne pas t’étaler pitoyablement sur le sentier.

Ces petites considérations mises à part, tout avait bien commencé. La météo était parfaite, le décor fabuleux. Ça ne se voit pas forcément au premier coup d’oeil mais on est à 1h30 de la Méditerranée.

Oui mais voilà, la beauté du paysage n’aura pas suffit cette fois-ci. 28 kms pentus, très pentus, et surtout de la caillasse, des rochers partout, aucun échappatoire, pas moyen d’être tranquille sur un large chemin de 4×4 pendant 15 mns. Cassant, cassant, cassant du début à la fin. Quand on peut prendre une photo dans une descente, c’est que le terrain n’est pas trop mauvais, là c’est ce qu’on a eu de mieux, et ça ne durait jamais très longtemps.

trail des merveilles

Mais beau, tellement beau. Et puis surtout, tout est de ma faute, j’ai cumulé les erreurs.

Erreur N°1

Je suis partie avec une paire de chaussures neuves !! Des chaussures neuves pour courir sur les cailloux ou les rochers ! Je ne sais pas ce qui m’est passé par la tête ? Normalement il me faut plus d’un mois pour me sentir bien dans une paire de chaussures. Au bout de 10 kms, je ne pouvais plus mettre un pied par terre, il restait encore 18 kms. Alors il a fallu s’adapter, changer régulièrement les appuis, un coup à droite, un coup à gauche, un coup sur l’avant du pied, un coup sur l’arrière, pour ne pas toujours taper là où ça faisait mal. Je ne dis pas souvent ça, mais là j’ai le droit : j’ai souffert, terriblement souffert.

Erreur N°2

J’ai oublié de boire, l’erreur habituelle, comme si on pouvait courir 28 kms sans boire. Ca montait trop fort, trop raide, je n’ai pas bu pendant 2 heures dès le départ, en plein soleil. Au bout de 12 kms j’étais complètement cuite, au propre comme au figuré.

Erreur N°3

Je suis partie en me disant que ça allait être facile.

Suivies des erreurs N°4, 5, 6…. C’est mon imagination ou en fait je répète toujours les mêmes erreurs ? Non, les chaussures, c’est une grande première !

Bon, j’arrête là, les chaussures, l’eau, le reste…

Maintenant les points positifs, et il y en a eu beaucoup, même si ça ne se voit pas.

On a passé un très bon week end, soirée très sympa à Breil le samedi soir en compagnie d’Alain (qui a fait une très belle course, avec un chrono magnifique !!), Aziza, leurs deux adorables poupées, et Claire et Xavier. On dormait sur place, ce qui nous a évité de nous lever à 6 h du matin pour faire la route (dans les faits, on s’est réveillé à 6 h parce qu’on se réveille toujours à 6 h du matin).

J’ai fait la première partie de la course avec Marine, avant que nos chemins ne se séparent au 8ème kilomètre (elle courait le 16 kms), le meilleur moment de ma course, c’est toujours sympa de papoter en courant.

J’ai retrouvé Brice au 17ème (très bon moment aussi) et on a pu finir ensemble (le pauvre, j’ai vraiment mauvaise conscience de lui avoir infligé ma présence).

Cette course est parfaite pour préparer les ultras, on ne peut pas trouver mieux. Une côte de 900 mètres, suivies de 3 autres, des descentes cassantes qui requièrent une vigilance permanente, l’entrainement idéal. Des paysages à couper le souffle comme d’habitude.

Et cette course est magnifique, si je réécris ces quelques lignes plus tard, je vais parler de ce Mercantour incomparable, de cette végétation luxuriante (l’odeur des pins, déjà en mars !! Je ne m’en lasse pas).

Trail des Merveilles

Je suis rentrée chez moi, je me suis douchée, j’allais déjà mieux. Ce n’est pas ma meilleure course, loin de là, psychologiquement elle a été vraiment difficile. Mais le fait de réussir à traverser ce mauvais moment sans trop de casse, ne peut être que positif pour la suite.

Après tout, j’ai fini ! Je n’ai même pas réussi à me faire refouler à la barrière horaire !

Si je continue, je vais finir par dire que j’ai aimé cette course…. Oui j’ai aimé cette course, mais je le dis tout bas, parce que j’ai vraiment râlé quand même. J’aime quand c’est difficile, j’aime quand je peux me dire après coup, que j’ai surmonté la difficulté. Et j’y pense pendant la course, je pense à la déception que je ressentirai si j’abandonne. Je crois au fond que je ressens une certaine frustration quand c’est trop facile 🙂

A 2 kms de l’arrivée, je ne pouvais plus avancer, j’ai même songé à enlever mes chaussures, même la perspective du ravito ne pouvait plus rien pour moi.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A l’arrivée on a retrouvé tout le monde, la petite Julia m’a dit « et ben dis donc t’en as mis du temps » :-)). En un quart de seconde, j’ai oublié les plus de XX heures de souffrance, elle m’a fait rire. Mais c’est vrai au fond, qu’est-ce-que j’ai fait pendant tout ce temps ?

Et le chrono alors dans tout ça ? et bien on ne va pas en parler, on va même carrément l’oublier, sinon les mauvaises langues vont dire qu’on fait de la randonnée :-). On va juste dire qu’on est très très loin des 4 h d’Alain, et qu’on a pris tout notre temps pour bien profiter du paysage !

Allez, vivement l’année prochaine qu’on y retourne !

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