Nous y pensions déjà depuis pas mal de temps. Nous voulions passer une semaine de vacances à pédaler et nager et étions à la recherche d’endroits sympas qui permettent de pratiquer ces deux activités. Nous préparons deux triathlons, le half Ironman de Nice fin juin, et le L de l’Altriman début juillet (1900 mètres de natation, 90 km de vélo, 21 kms de course à pied).
Après avoir hésité entre les belles régions françaises, Auvergne, Corrèze, Lozère, notre choix s’est porté sur Lanzarote, vol direct depuis Bordeaux, et paradis des sportifs.
Lanzarote est une île espagnole dans l’archipel des Canaries au large du Maroc.
Les Canaries sont un archipel de 7 îles, les plus connues étant Ténérife, Fuerteventura Gran Canaria et Lanzarote.
Lanzarote est la 3ème île la plus peuplée des Canaries (150000 habitants environ) et la 4ème en terme de superficie. Il y fait chaud toute l’année, il pleut (malheureusement) très peu, 13 jours de pluie par an en moyenne, et c’est le paradis du sport.
Nous avions beaucoup entendu parlé de cette île des Canaries, comme étant idéale pour le vélo, avec des routes en excellent état.
Ce qui est le cas. Les routes sont idéales, il y a même par endroit des kilomètres de pistes cyclables. En revanche, il ne faut pas sous-estimer le relief, ce n’est pas les Alpes, mais il n’y a pas de plat, ça monte et ça descend sans arrêt.
Il y a en revanche par endroit beaucoup de voitures. Mais globalement les habitants de l’île et les touristes en voiture sont respectueux des cyclistes. Nous avons fait quatre sorties vélo et en quatre sorties, je n’ai connu que un dépassement dangereux.
Il y a également énormément de vent, surtout en cette période de fin printemps, début été. A priori il y en a un peu moins l’hiver.
Nous avons choisi le club La Santa, au nord ouest de l’île.
C’est le paradis du sport, de tous les sports. Ce qui nous a séduit avec ce site de La Santa, c’est de pouvoir bénéficier de 24 lignes d’eau dans trois bassins de 50 mètres. Je ne suis d’ordinaire pas très « club » pour mes vacances, mais nous nous sommes laissés tenter par toutes les installations sportives, et nous n’avons pas été déçus.
La première impression quand on arrive sur l’Ile, c’est d’être seul au monde. Et ça, j’adore ! L’île est volcanique, la seule végétation est exotique, essentiellement des cactus (en fait non, on verra plus bas, il y a des surprises sur cette île), et ces plantes poussent n’importe où et résistent à tout, au vent, à la chaleur extrême, à tout. Elles poussent dans la roche. Il y a donc très peu de verdures. Les paysages sont soit désertiques, soit volcaniques.
L’avantage de pédaler est que l’on parcourt assez vite beaucoup de kilomètres, nous avons donc eu l’occasion de faire le tour de l’île en une semaine, et avons découvert quelques merveilles.
Jour 1
58 kms et 650 m de dénivelé
La Géria et les vignobles volcaniques de Lanzarote.
Nous avons traversé les zones viticoles de l’île situées sur les communes de Yaiza, Tias, San Bartolomé et Tinajo.
Et non, il n’y a pas que des plantes exotiques au large du Maroc, il y a aussi des vignes.
Visuellement le contraste entre le sol volcanique noir et le vert des vignes est magnifique.
Et plus surprenant, les pied de vigne sont protégés du vent par des petits murets, fabriqués à partir de la roche volcanique. C’est le sable volcanique qui permet de conserver l’humidité de la terre nécessaire à la production du raison, parce qu’il pleut extrêmement rarement à Lanzarote.
Le résultat est très surprenant et très joli.
Le parcours est sans difficulté, les montées courtes et pas trop raides.
Jour 2
76,5 kms et 958 mètres de D+
Seul sur Mars
Nous avons traversé des paysages époustouflants. Le parc national de Timanfaya et ses champs de lave est réputé pour être l’un des plus beaux sites naturels des Canaries. Ce parc protégé est né des éruptions volcaniques successives qui se sont produites entre 1720 et 1736, puis à nouveau en 1824.
Il n’y a absolument aucune végétation, on a clairement l’impression de pédaler dans un cratère.
On a traversé quelques petits villages avec les maisons blanches typiques d’Espagne.
Jour 3
Beaucoup trop de vent pour pédaler, la tempête Oscar balaie l’archipel. Nous ne sommes pas restés inactifs pour autant. 2 séances piscine et un footing de 10 kms.
Jour 4
87 kms 1400 mètres de dénivelé
Grosse sortie au programme, et malheureusement la tempête reste au dessus de l’archipel. Le vent souffle par rafale à plus de 40 kms/heure. Sortie difficile.
Le début du parcours nous amène le long de la belle plage de Famara. C’est une magnifique plage qui s’étend sur 6 kms sous les falaises d’El Risco de Famara, le paradis des surfeurs.
Nous traversons la Caleta de Famara, petit village traditionnel de pêcheurs, très mignon, loin des villages plus touristiques. C’est mon coup de coeur sur cette île.
Cet endroit est sauvage et authentique, j’ai adoré.
Nous mettons ensuite le cap sur Téguise.
Téguise est la commune la plus vaste de Lanzarote. En 1852, elle perd son statut de capitale de l’île au profit d’Arrecife. C’est une très jolie ville, aux maisons blanches, avec des petites ruelles pavées.
Nous empruntons ensuite une longue piste cyclable de 10 kms qui longe la route principale. Les routes sont extrêmement bien entretenues sur l’île mais certaines portions sont quand même très fréquentées. Nous n’avons pas trouvé la cohabitation avec les voitures dangereuse, mais le vent change un peu la donne, surtout lorsque l’on se fait doubler par des cars ou des camions.
Nous passons sans nous arrêter (pas facile de faire les musées avec des chaussures de vélo) devant les jardins de cactus, dernière grande œuvre de César Manrique. Il y a énormément de cactus sur cette île. On en dénombre plus de 4500 espèces de cactus dans ces jardins.
Ce parcours comprend une longue montée de 10 kms et 600 mètres de Dénivelé. Malgré le vent violent il fait très chaud. Nous traversons le petit village de Tabayesco. La montée est effectivement très longue, beaucoup de lacets, mais 6 % de dénivelé en moyenne. On arrive assez facilement en haut. Et on en profite pour faire une petite pause à l’ombre.
J’ai beaucoup moins aimé la descente, le vélo tanguait carrément sous les rafales de vent.
Nous repassons par Téguise sans nous arrêter au retour. Et cap sur la Santa.
Jour 5
Petite pause vélo, natation et course à pied au programme.
Jour 6
Le jour de la grosse sortie de la semaine.
105 kms, 1330 mètres dénivelé
On ne va pas mentir, la sortie a été difficile, surtout les 30 derniers kilomètres, le vent toujours le vent ne nous facilitait pas la tâche !
Nous sommes descendus tout au sud à la Playa Blanca, beaucoup plus touristique que nos petits villages du nord mais charmant quand même.
Nous avons été récompensés de tous nos efforts par la descente magnifique sur la caleta de Famara, une vue époustouflante sur la mer durant toute la descente, c’était magique ! Nous n’étions plus qu’à 10 kms de la Santa, mais il faut avouer que nous étions cuits. Une petite pause coca et chips au café s’est imposée.
Cette semaine a été exceptionnelle. Brice voulait en profiter pour nager, nous avons fait une ou deux séances piscine par jour. Nous avons pédalé, couru, nagé, tout ce qu’on aime !
Alors évidemment nous n’avons pas beaucoup profité de tous les autres sports proposés par le club, exception d’une petite séance de stretching en fin de journée, mais nous avions des journées bien remplies !