Les descentes très techniques en trail

Mercantour

Notre dernier trail m’a donné l’idée de ce petit post, parce que cette descente de la Rhune tient clairement la pole position des « pires » descentes que je connaisse.

Un jour, l’un des instituteurs de mes enfants m’a dit « on est soit dans l’action soit dans la réflexion », rarement dans les deux.

Moi je suis clairement dans la réflexion, et quand je me trouve devant une descente très technique, dangereuse, cassante, mes méninges turbinent à fond. Jamais je ne me dirai « allez fonce, tu seras plus vite en bas ».

Non clairement jamais. Toutes les possibilités de chutes avec les pathologies qui y sont liées défilent alors dans ma tête, et c’est instantané. La première c’est l’entorse, et forte de mes 10 entorses à peu près, la douleur s’imprime directement dans mon cerveau, je la vis, je la revis à l’infini durant toute la descente.

Dans les faits, je suis très souvent tombée (rarement sur des terrains techniques d’ailleurs, plutôt sur du plat, quand la vigilance se relache), je ne me suis jamais rien cassé, donc on est d’accord que c’est clairement du « psychotage ». J’ai tout essayé, à commencer par la méthode Coué « j’ai pas peur, j’ai pas peur, j’ai pas peur », rien ne marche.

La seule solution pour moi, est d’arriver devant une descente relativement en forme, de façon à l’aborder avec le plus de clairvoyance possible, parce qu’appréhension plus fatigue, donne un résultat catastrophique.

Ce qui a été le cas durant l’UTMB avec ces maudites Pyramides Calcaires.

On peut essayer de travailler sa technique de descente

  • baisser son centre de gravité
  • comme en ski se pencher en avant plutôt que de freiner sur l’arrière
  • attaquer plutôt par l’avant du pied de façon à dérouler le moins possible le pied au sol
  • s’aider des bras pour trouver l’équilibre

Mais là on ne parle pas de technique, on parle d’appréhension et jusqu’à présent, je n’ai pas trouver la formule magique.

Donc mes résultats sur les courses sont directement corrélés à la technicité des descentes. J’aime bien les montées.

Plus les descentes sont difficiles et plus l’écart de chrono avec Brice mon mari est élevé. Plus une course est roulante et meilleurs sont mes résultats.

Ce qui rend une descente difficile c’est bien sûr le pourcentage de pente, mais surtout je trouve la technicité du terrain. Et la météo. Autrement dit, la boue et les rochers.

Quelques exemples de descentes particulièrement costauds

Le Gotorlekuen Itzulia Trail

Ah là là ! Ils nous avaient prévenus au briefing, et les basques sont joueurs je trouve, parce qu’il y a plein de chemins pour descendre de la Rhune, alors pourquoi nous faire prendre le pire ? Cette descente était droit dans la pente, rendue extrêmement glissante par deux jours de pluie diluvienne la veille de la course, pleine de boue, mais avec des rochers. Boue plus rochers, cela ne fait pas bon ménage.

Le trail du Gabizos

Dans les Pyrénées aussi, pareil beaucoup de pluie la veille de la course, les descentes étaient de véritables patinoires, de la boue partout, impossible de rester debout. Mon pire chrono de course. Je pense que j’ai fait x2 en terme de temps de course par rapport à ce que j’aurais dû faire.

L’UTCAM 90 kms

La descente vers Roquebillière. Une descente à la verticale, totalement droit dans la pente, avec des rochers partout, et une chaleur à mourir ! Je me souviens avoir dit au bénévole « je crois que je ne vais pas passer par là » et le bénévole m’a répondu « on a bien pensé à installer une tyrolienne mais on n’a pas eu le temps », bon finalement j’ai pris la descente.

Les pyramides calcaires de l’UTMB

et pourtant les courses de l’utmb sont plutôt roulantes, sauf ces fameuses pyramides, que l’on aborde à la fin de la première nuit, en pleine fatigue.

Le Trail d’Eze

Des descentes très rocailleuses, j’étais presque contente de finir par le chemin de Nietzsche 🙂

Quelques photos pour illustrer tout ça

la Rhune – descente cassante
La Rhune – descente cassante
Descente de la Rhune
descente de Gorbio
Trail Corrèze
Descente du plateau de Cavillore
Les énormes rochers du Val d’Aran
Les pierriers de l’Esterel

La photo est dans le sens de la montée, mais quand on monte ce genre de terrain, généralement on le descend tout de suite après…

Trail des Mouflons, des descentes parfois très glissantes
Les Grues

Dans le sens de la montée, mais c’est la même chose quelques centaines de mètres plus loin dans le sens de la descente. Et là, un gars hyper gentil a vu que j’étais en galère et est passé devant moi en me disant que j’appréhenderai moins la chute si j’avais quelqu’un devant moi pour l’amortir !

Mais pour finir sur une touche positive, j’aime bien l’adage « qui peut le plus peut le moins », et à chaque fois que je me trouve dans ce genre de terrain, je pense que je trouverai la prochaine course extrêmement facile !

Ce genre de terrain est également propice au travail de descente (je parlais plus haut des techniques de descente), c’est parfait pour casser quelques fibres. Et une fois qu’on est passé par là, on passe partout.

Et bien entendu tous les trails ne sont pas aussi techniques ! Les trails des Alpes sont relativement roulants je trouve. On peut aussi courir dans des régions moins escarpées, l’Auvergne, le Périgord, la région parisienne. Les Pyrénées et le Mercantour offrent des terrains particulièrement techniques.

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