Les valeurs véhiculées par le sport

Je voudrais parler ici d’un sujet qui me tient à coeur, les valeurs liées au sport.

Spontanément si je pense à ça je vais dire, le respect, la tolérance, le courage, l’honnêteté, la solidarité, et sans doute bien d’autres.

On est presque en période de Noël, alors j’ai envie de parler de valeurs.

On m’a souvent posé la question, « pourquoi tu cours », je cours pour ça, le vert est définitivement ma couleur préférée.

 

et je cours aussi parce que j’aime profondément l’esprit que je retrouve dans le sport.

arrivée TDS

De toutes les photos prises au fil des courses, cette photo est ma préférée. C’est l’arrivée des 120  kms de la TDS. Ce que je préfère sur cette photo, c’est la dame brune derrière. Son sourire symbolise à lui seul tout ce que j’aime dans le sport, la bienveillance, l’émotion, la gentillesse. Des mots désuets ? Je n’espère pas.

Alors dans certains sports, cet esprit s’est un peu perdu en cours de route, trop d’argent peut-être ? Les réseaux sociaux aussi ? qui font qu’il est tellement facile de déverser sa haine ou son mauvais esprit sans vergogne sans risquer d’être reconnu.

Je voudrais parler des multiples expériences et rencontres éphémères formidables que j’ai faites au détour des chemins et qui font que je continue aujourd’hui à courir après ces valeurs là.

Le trail n’est pas un sport collectif, on y trouve pourtant beaucoup plus de bienveillance que dans n’importe quel sport co.

Il y a de l’entraide, jamais je n’ai fait une course toute seule sans passer un petit bout de chemin avec un ou une inconnu à discuter de tout et de rien.

La concurrence n’est pas la même qu’ailleurs, certains ont d’ailleurs déploré que François D’haene et Benoit Girondel finissent main dans la main la Diagonale des Fous, moi j’ai trouvé cette arrivée magnifique. A-t-on déjà vu un sport où les 2 premiers choisissent volontairement de s’attendre pour finir la course ensemble ? Le fait que ces courses soient longues et exigeantes favorisent cet esprit d’entraide et de solidarité. Quand on part pour au moins 24 h, on sait qu’on va avoir besoin des autres pour y arriver.

Sur la Transaubrac, j’ai été encouragée une grande partie de la course par le mari d’une femme qui courait, et qui à force de me voir, devant ou derrière sa femme, a fini par me reconnaitre et par m’encourager à chaque fois qu’il me voyait. Peut-on imaginer un jour le mari d’une joueuse de tennis encourager l’adversaire de sa femme sur le court ?

Toujours sur les 105 kms de la  Transaubrac, j’ai commis l’erreur de ne pas prendre de bâtons. Les bâtons, c’est utile mais ça peut être aussi très encombrant, d’où mon (mauvais) choix. J’ai couru pendant une trentaine de kilomètres avec 2 copains dont l’un me prêtait 1 bâton à chaque fois qu’il fallait traverser un marécage.

Il y a de la bienveillance aussi.

J’ai un magnifique souvenir des 54 kms de Valberg, une année où la chaleur avait été épouvantable et avait provoqué l’abandon de mon mari pour cause d’insolation. J’ai couru les derniers kilomètres avec un coureur qui était dans un état aussi lamentable que moi et qui a insisté pour que je franchisse la ligne d’arrivée devant lui. « sans ta présence je n’aurais pas fini les 10 derniers kilomètres ». Voilà ce qu’il m’a dit. La classe. C’était pareil pour moi, mais il a tenu à ce que je finisse devant lui.

Ou cet autre coureur aussi sur le TBA qui me voyant en difficulté dans une descente très technique m’a dit « je passe devant, si tu glisses j’amortirai ta chute », gentil, tellement gentil.

Il y a du partage, de la solidarité

On est tous dans le même navire. Durant le trail du Val d’Allos (magnifique parcours dans les Alpes du Sud), j’ai croisé un jeune homme en manque d’eau. Le ravito était encore à quelques mètres, il ne pouvait plus avancer. Un rapide calcul par rapport à ce qu’il me restait et on fait le partage d’eau. Quand son copain est arrivé pour finir la course avec lui, il lui a dit « pars devant, moi je reste avec la dame », traduisez par « moi je reste avec maman », trop mignon.

Que dire des bénévoles qui passent leur journée parfois dans le froid pour faciliter le déroulé d’une course. Ils sont souvent réconfortants, souvent drôles, même s’ils n’ont pas toujours une évaluation très exactes des kilomètres restants 🙂 J’ai beaucoup d’admiration pour eux, je les remercie à chaque fois.

Et du respect, tellement de respect.

Quand à l’arrivée d’une course, on tombe sur Dawa Sherpa, un très grand nom du trail, voire une icône dans le monde du trail, qui reste pour accueillir les derniers de la course, on comprend que l’esprit du sport ici n’est pas le même qu’ailleurs. Il n’y a pas de bons ou de mauvais coureurs, il n’y a pas de petits ou de grands coureurs. Il y a des sportifs qui partagent une même passion.

Dawa Sherpa et Brice

J’ai bien conscience que ces valeurs peuvent paraitre ringardes, d’un autre temps, certains vont dire que ce n’est quand même pas un monde de bisounours, mais c’est mon monde, et jusqu’à présent je n’y ai trouvé que des belles personnes et des belles choses.

Des souvenirs comme ça j’en ai des kilos, et je vais encore en avoir beaucoup plus, tant j’espère pouvoir continuer pendant de longues années à partager tous ces bons moments avec les gens que j’aime, ou avec les inconnus rencontrés de ci de là.

 

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