Nous nous sommes mis au triathlon avec mon mari à notre arrivée dans le sud-ouest. Nous avions le désir de varier un peu, les entrainements pour l’ultra trail sont un peu fastidieux au bout d’un moment, et apporter un peu de variété à tout ça ne peut pas faire de mal.
Pour notre premier triathlon nous avons choisi le format L, avec le triathlon de Lacanau, 1,9 kms de natation, 85 kms de vélo et 21 kms de course à pied.
C’est le format half. Les différentes formats sont le
- XS, 400 mètres natation, 10 kms de vélo, 2,5 kms de course
- S, 750 mètres, 20 kms, 5 kms
- M (olympique), 1,5 kms, 40 kms, 10 kms
- Half ironman L, 1,9 kms, 80 kms, 21 kms
- Ironman ou XXL, 3,8 kms, 180 kms, 42 kms
Pourquoi avoir choisi le L ? Parce que nous sommes dans le monde de l’endurance depuis de longues années. Et que nous préparons l’UTMB cette année, autant rester dans l’endurance. .
Notre objectif principal cette année est donc encore le trail, nous n’avons donc fait aucune préparation spécifique triathlon, à peine 2 ou 3 sorties à vélo en 6 mois et la plus longue faisait 65 kms, autant dire donc zéro préparation. Et ce triathlon était d’un très très bon niveau !
1ère constatation : j’ai adoré ! Mais vraiment adoré ! Il n’y a pas de lassitude comme on peut avoir en ultra, où on se demande quand même au bout de 24 heures de course ce que l’on fait là…. Il a fait beau, on a eu de la chance ! Chaud pour la partie course, 25 degrés.
2ème constatation : je ne peux que faire mieux la prochaine fois, car bien sûr j’ai commis quelques erreurs de débutant.
1,9 kms de natation
Du bonheur, 39 minutes, je ne m’attendais pas à faire moins de 40 mn surtout que je n’ai pas forcé. J’ai suivi les conseils que l’on m’a donnés et qui sont plutôt judicieux, ne pas se cramer tout de suite 🙂 Je suis sortie de l’eau hyper bien. Je voulais que le cardio reste bas. Je pense que j’ai réussi à nager à peu près droit. L’eau était bonne, 17 degrés à peu près. J’ai toujours adoré nager. Nous n’étions que 36 filles sur le L et nous sommes parties en dernier, 5 mn après le dernier groupe. J’avais un peu peur de la bousculade dans l’eau mais finalement non. J’ai rattrapé pas mal de bonnets jaunes (les hommes partis 5 mn avant), qui m’ont redoublé après durant le vélo !
J’ai commencé à enlever ma combinaison en sortant de l’eau, et cap sur l’aire de transition. Bon, j’ai fait ce que j’ai pu, j’ai enlevé la combinaison le plus vite possible, j’ai pris le temps de manger et de boire car je savais que sur le vélo ce ne serait pas facile.
Je peux gagner une minute à la transition la prochaine fois.
85 kms de vélo
Par rapport à mon entrainement, on peut dire que ça s’est bien passé. 2 boucles à effectuer, beaucoup de longues lignes droites, du vent. Mon vélo est très basique, la selle était mal réglée, je n’ai pas de prolongateur, j’ai très vite eu mal à l’adducteur gauche, mais j’ai réussi à oublier la douleur pour me concentrer sur le vélo. Je n’ai fait que me faire doubler, en réalité j’ai dû doubler 3 personnes… Mais je n’ai ressenti aucune frustration. J’étais préparée à galérer en vélo. J’ai regardé passer les autres concurrents en me disant qu’avec un entrainement adéquat, j’arriverai à suivre.
C’est là où je peux gagner le plus de temps. J’ai roulé à 28 kms/h de moyenne, objectif 30 kms/h pour le prochain. Etant donné que je n’ai absolument aucun entrainement, l’objectif ne devrait pas être très difficile à atteindre, il suffit juste que je roule ! J’étais quand même contente d’arriver au bout de la 2ème boucle, même si globalement je n’ai pas ressenti de fatigue particulière.
Je n’ai pas assez bu ni mangé sur le vélo, je l’ai payé sur la course à pied. A chaque fois, sur les trails comme sur ce triathlon, c’est l’alimentation et l’hydratation qui me pénalisent.
Course à pied
J’ai avalé rapidement 1/2 banane et bu un peu d’eau à la T2, c’était très insuffisant. Je n’étais pas préparé psychologiquement à la difficulté de courir après une très grosse sortie vélo. On ne l’avait fait qu’une fois à l’entrainement, et encore, en faisant 10 kms de vélo et 2 kms de course ! (quand je dis que je n’avais aucun entrainement…). La partie course était relativement plate, mais sableuse !
Quand je suis partie en courant, j’avais l’impression de me trainer, de ne pas avancer. Je pensais être à plus de 7 mn au km !! Mon premier réflexe a été de calculer combien de temps ça allait me prendre de courir 21 kms à 7, grosse déprime !! Quand je me suis décidée à regarder ma montre, j’étais à 5.25 !! J’avais l’impression de ne pas avancer du tout ! J’ai trainé cette sensation très désagréable pendant 15 kms, les deux premières boucles, et ça s’est débloqué au dernier tour, que j’ai fait à peu près correctement ! J’ai essayé de caler mon rythme à 6 mn au km jusqu’à ce que je comprenne que ce n’était pas une question de vitesse, je n’avais mal nulle part rien ne m’empêchait de courir. Je manquais d’énergie, d’envie aussi, mauvaise gestion de l’alimentation. J’ai aussi compris tardivement durant la course que forcément quand on sort de 85 kms à vélo à 28 kms/h, le ressenti en course à pied est totalement faussé. Il faut psychologiquement que je m’habitue à avoir l’impression de trainer 20 kgs de plus que mon poids, car c’est un peu l’impression que j’avais. Et là encore, il n’y a que l’entrainement pour s’y habituer.
Il faisait aussi très chaud, et je courais avec la trifonction du club. Le modèle homme permet une ouverture zippée devant ! Le modèle femme non ! Là franchement je me suis demandée qui avait conçu ces tri-fonctions ? Des hommes certainement ? Un homme a le droit d’ouvrir sa tri fonction mais une femme non ? Ils peuvent montrer leurs pectoraux musclés (ou pas) mais nous on n’a pas le droit de montrer une brassière ? C’est un peu caricatural je sais, mais sur le moment, j’étais vraiment très énervée, j’avais l’impression d’étouffer, de ne pas pouvoir respirer. J’ai failli enlever la partie haute de la trifonction, mais les arbitres étant tous des hommes, je me suis dit que j’allais me prendre une ch’tite pénalité, et connaissant mon caractère, ça aurait pu mal tourner, donc et je me suis abstenue. Il faut que je m’équipe correctement pour la prochaine fois.
Ce que je retire de l’expérience :
Une ambiance extrêmement bienveillante et sympathique. J’étais entourée de quinquas féminines dans le parc à vélo, et elles m’ont toutes donné des conseils. Le mari de l’une d’elle a même réglé mon vélo pour que je parte dans de bonnes conditions ! On s’est retrouvée à plusieurs étapes de la course, et on s’est toujours encouragées.
J’y suis allée sans repère. Ma voisine de vélo m’a dit que j’avais des couilles de commencer par un L, mais je n’ai pas eu globalement l’impression de souffrir des distances. J’ai plutôt souffert de l’absence de repères. C’est compliqué de faire un marathon ou un triathlon pour une première fois, on ne sait absolument pas où placer le curseur.
Je peux aller plus vite en natation sans entamer mon capital énergie pour la suite. Je ne vais pas gagner 10 mn mais mon objectif est d’en gagner quand même 2.
Je peux également gagner 1 minute à chaque transition.
Le vélo n’en parlons pas ! Là je peux gagner 10 mn, rien qu’en m’entrainant en fait 🙂 Sans même parler du matériel.
La course, je peux faire un temps correct, en m’alimentant et en buvant correctement. Objectif pour le prochain 10 mn de moins. Sur ce semi, j’ai marché pendant au moins 15 mn, 5 mn par tour.
C’est vraiment la partie qui m’a le plus frustrée, et c’est dommage car c’est là où j’aurais dû être la meilleure. J’ai mis 2h12 à faire le semi, ça me gâche un peu le plaisir de ce premier triathlon, il est hors de question que ça recommence. Je vise 2 h pour la prochaine fois.
J’ai bouclé mon premier half en 6h06, Brice en 5h59. Des petites erreurs, un « léger » manque d’entrainement dans la discipline principale 🙂 mais mon impression globale est très positive, et j’ai hâte de renouveler l’expérience.