Trail des Balcons d’Azur

Le TBA est un magnifique Trail dans le massif de l’Estérel, au départ de Mandelieu. Trois distances étaient proposées, 25, 46 ou 80 kms.

Avec Brice, nous étions inscrits au 46 kms, 2200 mètres de dénivelé positif. Comme d’habitude dans la région, le dénivelé est costaud. Quatre grosses montées à gérer.

Profil du Trail des Balcons d'Azur

Profil du Trail des Balcons d’Azur

Bon soyons honnêtes, notre entrainement est surtout un entrainement axé sur des trails de 20 à 30 kms, ce qui explique peut-être, mais pas seulement, que sur les 46 kms, j’en ai passé 20 à serrer les dents….

Pourtant tout avait bien commencé. Départ dans l’euphorie depuis la plage du Chateau. Ciel très couvert mais c’était plutôt une bonne nouvelle. Il peut vite faire très chaud en cette saison.

Donc réveil à 4:40 (c’est dur un dimanche quand même !!) pour un départ de la maison une heure plus tard, et un départ de la course à 7:00. Petite photo du départ, à un moment où je peux encore être prise en photo… parce que 7:30 plus tard, c’était un peu moins glamour…

Trail des Balcons d'Azur

Trail des Balcons d’Azur

Première partie OK, tout allait bien, jusqu’au 15 kms j’avais un bon rythme, plutôt en forme. Le massif de l’Estérel est un endroit magnifique, même dans le brouillard.

Trail des Balcons d'Azur

Trail des Balcons d’Azur

C’est à partir du 15ème que ça s’est gâté, et quand on part pour 46 kms et que dès le 15ème les jambes vous lâchent, on est juste dans la mouise jusqu’au cou !!

Je pense que j’ai eu trop chaud, je n’ai pas assez bu, je suis aussi partie trop vite portée par les gens devant moi, qui était sans doute bien meilleurs que moi, tout cela réuni, m’a conduit plus tard à un long moment de solitude que je n’avais encore jamais connu en Trail.

Car bien sur mon désarroi et mon manque total d’énergie se voyait sur mon visage. Au premier Pont de Control, la dame présente m’a demandé anxieusement  « ça va madame, vous êtes sur que vous voulez continuer ? ». Franchement ? non,  mais je vais y aller quand même parce que je n’ai pas de vraies raisons d’abandonner. Je ne suis pas blessée, je ne suis pas malade. Et pourtant j’ai cherché toutes les raisons qui pouvaient justifier un abandon. Ca m’a occupé l’esprit un grand moment. J’ai fait de l’auto-apitoiement pendant 20 kms, c’était vraiment pitoyable.

A un moment j’ai buté violemment dans un caillou tellement je trainais mollement les pieds, à croire que j’ai même fait exprès de buter dans ce caillou…et je me suis fait vraiment mal à un orteil… bon…je ne vais quand même pas pleurer parce que j’ai mal à un orteil ? d’autant qu’au bout de 30 minutes j’avais oublié la douleur. Je savais que si j’abandonnais je le regretterai, on n’abandonne pas juste parce qu’on est fatiguée, ou qu’on n’a plus envie. En plus j’étais dans les temps que je m’étais fixés. Mais à ce moment là j’avais le cerveau tellement embrumé que je ne m’en rendais même pas compte. Je pense que tout se passe dans la tête, et franchement à ce moment là de la course, ma tête ne fonctionnait plus normalement, j’avais réussi à me persuader que je n’y arrivais pas, alors que finalement j’ai couru avec un chrono que j’avais envisagé au départ.

Alors je me suis accrochée, j’ai essayé de penser à des choses positives, je me surtout dit que c’était minable de pleurnicher comme ça, que après tout j’avais payé pour m’inscrire et que personne ne m’avait forcé à le faire. Mais qu’est ce que ce fut dur, je crois que jamais j’en ai bavé autant, les montées parfois très raides, les descentes cassantes et glissantes, je m’accrochais littéralement aux branches. Ca a duré 20 longs km et à peu près 3 heures de course vu mon état.

La difficulté de ce trail résidait dans le fait qu’une partie des descentes étaient très techniques, des cailloux et des portions casantes. Difficile de se « reposer » dans les descentes, il fallait sans cesse freiner et regarder où l’on mettait les pieds. (quand on voit les temps des premiers on se dit que eux ne doivent ne se pose pas la question de freiner dans les descentes, mais à mon niveau, on freine pour ne pas tomber).

TBA-des descentes cassantes et difficiles

TBA-des descentes cassantes et difficiles

Malgré tout, il y a eu aussi plusieurs passages de chemins larges et roulants. Le Trail ce n’est pas fait pour courir sur de beaux sentiers tout propres mais de temps en temps c’est bienvenu. Ce sont toujours quelques km d’accumulés sans trop de dépense d’énergie.

TBA

Il a fallu que j’arrive au 30ième kilomètre pour que je commence à me sentir bien, enfin n’exagérons pas, disons moins mal, comme quoi tout arrive ! A ce moment là je savais qu’il ne restait plus qu’une grosse montée et que en y allant à mon rythme j’arriverai à gérer. Tout à coup, tout a semblé se débloquer, les montées passaient mieux, les descentes aussi, et j’ai enfin pu profiter du paysage, j’ai enfin pu me dire que finalement j’était contente d’être là. Je me suis rendue compte que j’arrivais à courir sur le plat alors que beaucoup marchait, c’est bête mais ça m’a redonné le moral.

Théoule

Théoule

 

Le passage au bord de la méditerranée à Théoule a été magique, mais bon il a fallu remonter ensuite direction Mandelieu.

Trail des balcons d'azur

Trail des balcons d’azur

 

Je suis quand même arrivée avec soulagement au bout de 7:33 de course à l’arrivée à Mandelieu, et quel bonheur d’aller tremper les jambes dans la mer !

Prochain trail : trail de Valberg 5 juillet, 45 kms et 2660 mètre D+, il va faire mal celui là aussi, mais je le ferai sans pleurnicher !!

Résultat : 7h33 – 22ème Fémine/41

7 réflexions sur « Trail des Balcons d’Azur »

    • Le mental, j’en ai beaucoup manqué justement !! j’essaierai de faire mieux la prochaine fois 🙂

    • C’est un peu grâce à toi Alexis et aux remarques de brice qui est toujours dans la compet même quand tu n’es pas là que j’ai pu accélérer à la fin :-)) Il faudra que je pense à te raconter ça

  1. en effet on a eu la même « traversée du desert » ^^
    je bookmark ton blog que je trouve très sympa, au plaisir de te croiser sur une course de la region.

  2. Joli récit 🙂
    C’est vrai que les sentiers de l’Esterel avec leurs cailloux font mal aux pieds !
    La dernière descente, en arrivant au port de la Rague, un régal, n’est-ce pas ?

  3. Bravo! Au final, ces moments de solitude et difficultés extrêmes sont une excellente école pour le mental et pour se connaître. On engrange de l’expérience et ce n’est que positif pour la suite des opérations…

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