Trail des Balcons d’Azur

Après avoir fait 3 fois le 47 kms, nous nous élançons cette fois ci sur l’UTBA, l’ultra trail des Balcons d’Azurle 80 kms, 3500 mètres de dénivelé.

L’étude du parcours et des barrières me met une nouvelle fois un bon coup de pression, 15 heures pour faire les 80 kms, sur le papier ça ne me parait pas forcément hyper accessible.

On va commencer comme d’habitude par le seul côté négatif de la course, les boulets. Et oui le sport comme toutes les autres activités du quotidien ou de loisirs présentent son lot de boulets, impossible d’y déroger… Il n’y en a pas non plus 50 sur une course il ne faut pas exagérer.

Le boulet n’est pas forcément un coureur lent, on peut être rapide et boulet. Le boulet est un coureur seul au monde, qui ne se soucie absolument pas des gens autour de lui. Il ne semble pas réaliser qu’il forme une énorme caravane derrière lui. La particularité du Trail est que l’on court souvent sur ce que l’on appelle des « single », des sentiers très étroits sur lesquels il est difficile de doubler. Petite apparté sur le choix des bâtons ou pas : chacun fait ce qu’il veut, mais les bâtons servent essentiellement à soulager le travail des quadris dans les montées très longues, type les 1400 mètres de la tête de la Tronche au tout début de la CCC. Sur le TBA, la plus longue montée fait 440 mètres, on peut donc se poser la question du choix peu judicieux, à mon sens, de courir avec des bâtons ?

Revenons en aux boulets : s’ils m’énervent autant, c’est que, après étude de parcours, on avait décidé avec Brice de partir plutôt en queue de peloton (et sans bâtons). Quand il y a peu de participants sur les ultras comme c’était le cas sur cette course, ils sont souvent très bons ! Et je déteste être moi-même un boulet…

Le boulet, lui, ne doute jamais de ses capacités à performer (ou alors il n’étudie pas le parcours ?), il se place devant.

Bon tout ça pour dire, que nous sommes partis avec Brice dans les derniers et que nous n’avons jamais doublé, avec plus ou moins de facilité, autant de monde, ce qui finalement est psychologiquement extrêmement satisfaisant.

Mais je trouverai dommage qu’on en arrive à devoir rappeler au début des courses, les règles de bonne conduite pour que chacun puisse courir ensemble en harmonie. C’est quand même pas compliqué de se mettre légèrement (sans cesser de courir) sur le côté pour laisser passer quelqu’un ?

Voilà, c’est tout pour le négatif, après que du positif.

Julie et Romain nous ont rejoint pour le week end. Romain participe à la course, Julie, traileuse d’exception, fait une pause de quelques mois pour préparer un très heureux événement et va donc nous suivre sur toute la course, on la retrouvera sur différents points de contrôle, ce qui a été très sympa.

Alain était là également, et comme d’habite il a trusté les premières places de la course, suivi de très près par Romain qui a également fait une course de folie !

Départ UTBA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lever à 2h30 du matin ce dimanche, la course partant de Mandelieu à 5h. Le réveil est un peu raide, mais on oublie vite l’heure. Je prends un solide petit déjeuner, oeufs, pancakes, café. Je suis déterminée à m’alimenter correctement durant toute la course (je vais tenir cette bonne résolution pendant à peu près 55 kms ce qui est exceptionnel).

Départ de l’UTBA

Je vais trainer pendant toute la course une tendinite au tendon d’Achille droit que j’ai depuis quelques semaines. Les montées ont donc été assez douloureuses. Durant les montées le tendon est vraiment sous tension, et les relances sont plutôt compliquées. Pour une fois, je me suis éclatée donc dans les descentes (à mon rythme bien sûr), le seul endroit où je ne sentais aucune douleur. J’ai bien conscience que la douleur est un truc assez psychologique, totalement même. Je veux dire par là que ça ne m’a absolument pas empêché de courir, il faut être honnête, je n’aurais pas été plus vite si je n’avais pas eu mal, c’est juste que j’appréhendais la douleur à venir et que j’y ai beaucoup pensé, jusqu’au 70ème où là bizarrement je n’ai plus eu mal !! La perspective de la fin de la course sans doute ??

Aujourd’hui mon tendon n’est pas plus enflé qu’au départ de la course, je ne pense pas avoir aggravé la situation, par contre il faut que je soigne ça avant le 110 kms du Mercantour, où le dénivelé est énorme, mi-juin.

J’ai fait toute la course avec Brice mon mari, on n’a pas vraiment couru ensemble, il était devant et je m’accrochais derrière 🙂 Mais j’ai réussi à le suivre tout du long, ce qui est un exploit pour moi. C’était mon objectif, d’où mon énervement extrême à cause des boulets qui m’empêchaient de courir à mon rythme, je savais que si je le perdais de vue, je ne le rattraperai pas.

Donc Brice, merci, si tu n’avais pas été là, je rajoutais très certainement au moins 30 minutes à mon chrono.

J’adore l’Estérel, je pense qu’il n’y a aucune course qui présente des paysages aussi splendides (merci à Julie, Romain et Brice pour toutes les photos), c’est un émerveillement permanent, j’attendais avec tellement d’impatience de faire cette course et je n’ai absolument pas été déçue.

L’Esterel

L’Estérel est un terrain très rocheux, beaucoup de pierriers, des roches rouges splendides, une vue sur la Méditerranée et sur les neiges du Mercantour en même temps, je crois n’avoir jamais vu de paysages aussi beaux.

Les pierriers de l’Esterel

Les montées du TBA ne sont pas trop longues, 450 mètres de dénivelé positif pour la plus longue, c’est gérable. Mais du coup c’est quand même une succession de montées et de descentes, ce qui n’est pas non plus toujours facile, mais jusqu’au 50ème j’étais vraiment très bien. Je n’arrive toujours pas à savoir ce que je préfère, monter pendant 2 heures en sachant qu’ensuite il y a 10 kms de descente, ou alterner comme ça les montées et les descentes ? Mais j’étais contente de grimper, et j’arrivais à gérer les descentes sans problème.

Le début de la course est la même que le parcours du 47 kms, il y a une première montée roulante pour accéder au ravito du 17ème. La température était basse pour la saison, mais une bonne surprise nous attendait au ravito, les croissants ! Très délicate attention ! On a retrouvé Julie avec plaisir.

Trail des Balcons d’Azur – arrivée au ravito du 17ème

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On quitte ensuite le parcours du 47 kms au bout de 20 kms environ pour entamer une boucle propre au 80. C’était joli, très roulant, pas beaucoup de terrain technique, voire aucun, mais beaucoup de bitume, pas mal de faux plats, j’avoue qu’au bout d’un moment j’en ai eu un peu marre, j’avais hâte de me retrouver en terrain connu et retrouver mes chemins préférés.

Entre le 30ème et le 50ème, je suis passée par divers stades. Je pense que cette fichue tendinite m’a miné un peu le moral. Parce que finalement, en y repensant, j’étais bien, je suivais Brice sans difficulté. Mais j’étais stressée, je ressentais un tiraillement dans tout le mollet droit, sans doute dû à la tendinite ? Mais encore une fois, rien qui ne m’empêchait de courir. La météo était parfaite, alternance de soleil et nuages, pas trop chaud, pas trop froid.

On est passé par des chemins improbables, qu’on n’avait jamais empruntés, des chemins où l’on avait du mal à tenir debout tellement la végétation était dense.

Au 50ème il a commencé à faire chaud, on a commencé à beaucoup boire et nous avons eu avec Brice un petit problème d’eau. On a oublié de remplir une flasque, un stupide moment d’inattention. Le spectre du rationnement en eau a fait son apparition ! Finalement ça ne nous a pas trop entamés et on a pu continuer sans problèmes.

Petite discussion chiffon bien sympathique au 60ème kilomètre avec une bénévole qui me pose des questions sur ma jupe Decathlon 🙂

C’est aussi à ce moment là que l’on retrouve les fameuses grues, 3 successions de côtes et descentes bien raides, mais pas très longues. C’est fou comme on peut avoir une perception différente des choses en fonction de notre forme du moment. Alors que j’avais parfois souffert le martyr à cet endroit sur le parcours du 47 kms, dimanche tout s’est bien passé.

Les Grues

Avant l’arrivée au dernier ravito de Théoule, on double le dernier coureur du 47 kms, un monsieur de plus de 80 ans, qui fait le 47 tous les ans !!! Respect.

On arrive à Théoule, le dernier ravito, au kilomètre 68. Mandelieu est juste derrière, on sait que si on longe la plage on y est en 5 mn, mais il faut encore remonter et redescendre, faire 12 kilomètres avant de passer l’arche 🙂

On a bouclé les 80 kms en 13h29, le stress pour les barrières n’aura donc servi à rien, je m’offre une 3ème place sur le podium catégorie, tout s’est bien passé, et j’attends avec impatience maintenant les 110 kms de l’UTCAM en juin.

podium UTBA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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