Etre une femme de 50 ans

J’ai dépasse la cinquantaine il y a déjà quelques années, et depuis quelques temps Facebook and co m’envoient systématiquement des articles sur « comment s’habiller quand on a 50 ans », « peut-on encore faire du sport après 50 ans », « y a-t-il un risque à faire du sport après 50 ans », « avons-nous encore le droit de vivre après 50 ans ? » Non, celui-là je ne l’ai pas encore reçu 🙂

Serais-je en train, s’en m’en rendre compte, de franchir une étape bien plus difficile que l’étape à franchir pour passer des trails longs aux ultra trails ? J’erre en terrain miné….

Le regard des gens est forcément influencé par tout ça, et le pire c’est que inconsciemment on est influencé par tout ça aussi. Je me suis dit de multiples fois « est-ce-que je suis encore capable de faire ça ? » Je ne comprends même pas pourquoi je me pose la question alors que je continue à progresser en course, mais le regard des autres nous influencent toujours beaucoup plus qu’on ne le pense.

Sur les courses, il y a de plus en plus de femmes, entre 50 et 60, mais bizarrement aucune à plus de 60 ans, alors que chez les hommes, on trouve encore pas mal de coureurs dans ces catégories là, et celles d’après !

Je passe volontiers sur tous ces articles de magazines, qui vont nous conseiller sur l’habillement, pas trop court après 50 ans, pas de bras trop visibles, à croire que les rides c’est une maladie contagieuse !!

Je pense qu’il va falloir un peu de temps pour que cette vision des choses changent. Il est vrai qu’on a tous plus ou moins le souvenir de nos grands-mères en tablier ! Les temps changent mais ça prend du temps et c’est normal. Le fait de vieillir fait peur, on avance dans l’inconnu, et en cas général, on entre dans la deuxième partie de sa vie, celle qui mène à la fin.

Ce qui m’insupporte et qui m’insupportera toujours ce sont les conseils de gens qui ne savent pas de quoi ils parlent, mais qui ont un oncle d’un cousin d’une voisine de palier qui est la belle soeur de machin, et qui a eu ceci ou cela, alors il faut faire attention.

Alors concrètement, il se passe quoi à un « certain âge » ?

Bizarrement pas grand chose en fait. Si on a l’habitude de faire du sport depuis toujours comme c’est mon cas, les performances au fond ne baissent pas de façon drastique contrairement à tout ce qu’on a l’habitude de lire. Je fais absolument tout ce que je faisais à 20 ans, et j’en fais même beaucoup plus, je me suis mise au triathlon il y a deux ans. Avec des performances quasi équivalentes.

La première chose à conserver quand on vieillit, c’est l’envie de faire des choses nouvelles, et on a le droit d’avoir envie de choses nouvelles. Et surtout on peut les faire, on peut tout faire !

Donc ne surtout pas se dire, je n’ai plus l’âge de le faire ! Rien ne prouve scientifiquement qu’on n’a plus l’âge de faire quoi que ce soit ! Il faut se débarrasser de tous ces clichés qui nous collent à la peau.

Ce qui change, c’est qu’on a moins le droit à l’erreur qu’avant. Je m’explique. A 20 ou 30 ans, on peut passer une nuit à moitié blanche, à boire et manger des chips la veille d’une course. On aura un peu de mal au début et une fois lancé, ça ira bien.

A 50 ans, ce n’est plus possible. On peut rester aussi performant, mais à condition de surveiller ce que l’on met dans son assiette (je n’ai pas dit, se priver !), à condition de bien dormir et à condition de respecter une phase récupération. Si on veut être en bonne santé, il faut avoir une vie relativement saine.

En clair, on peut tout faire comme avant, mais c’est un peu plus compliqué. Mais le jeu en vaut la chandelle !

Et là je parle d’expérience, pas d’études pseudo scientifiques.

Pour en revenir au cas spécifique de la femme, la ménopause bien sûr s’ajoute à tout ça, et là il faut être patiente, parce que la déflagration est violente quand même.

Toutes les étapes de la vie, appellent des changements, et tous les changements demandent un temps d’adaptation. Le problème c’est qu’on ne se prépare pas à ce changement là, du coup il peut être plus ou moins bien vécu.

En conclusion, quand on bouge, quand on a toujours bougé, on continue à pouvoir bouger et rien ne change !

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