Trail de Porquerolles

25 kms 615 mètres D+

un dossard pour un 25 kms, 2 semaines piles après un 105 kms, il y a parfois des courses de 25 kms qui sont plus difficiles qu’un 100 kms 🙂

Mais avant d’être une énième course, c’était surtout un week end très sympa entre amis, et ce week end a été particulièrement réussi.

Tout d’abord un petit clin d’oeil à Julie, gagnante féminine de ce Trail il y a deux ans, et organisatrice de l’épreuve qui nous a beaucoup manquée cette année pour cause de très heureux événement.

La team GDE était donc au RV cette année. GDE, pour Guerriers de l’Endurance, très joyeuse team de coureurs et coureuses de tous horizons. On va citer tous ceux qui étaient présents à Porquerolles, Isabelle (une gazelle), Perrine, Constance, Thierry, Alexis, Jean-louis, Julien, Fred, Brice et moi.

On ne présente pas Porquerolles, tout se passe de commentaires ici, où que l’on se trouve sur l’Ile, on a une vue magnifique sur la Méditerranée. L’eau est transparente, cristalline, le bonheur.

Porquerolles

Nous sommes arrivés le vendredi soir, juste une heure et demie de route pour nous pour nous retrouver au Paradis, un peu plus long pour les amis parisiens.

Histoire de bien commencer le week end, on se retrouve tous au restaurant le soir.

10h30 le samedi matin, départ de la course, ça fait du bien de ne pas se lever à minuit pour prendre le départ d’une course 🙂

Solide petit déjeuner, j’avais espéré un chrono entre 2h50 et un peu plus de 3h, en mangeant correctement le matin, je n’avais pas trop besoin de m’alimenter durant la course.

Ce que j’aime dans le trail, c’est qu’aucune course ne se ressemble, connaissant un peu Porquerolles, je savais que c’était vallonné, un peu plus de 600 mètres de dénivelé quand même, mais que les côtes n’étaient pas très longues.

Détail important, cette course se court en binôme. Durant la première partie de la course, on va courir tout le temps, montées, plats, descentes, ça se gère. Je pars beaucoup trop vite, mon binôme, c’est Brice mon mari. Sur du court, Brice est clairement plus rapide que moi, sur du long, ça se lisse au fil de la course, parce qu’on n’a chacun nos moments de faiblesse.

Mais là c’est bizarre, aurait-il oublié qu’il est plus rapide que moi ? Ça part très vite, et je fais quoi ? Ben j’essaie de suivre, sans complexe  ! Je me connais bien depuis le temps que je cours, je sais que je ne vais pas tenir très longtemps comme ça. Le pari que je fais c’est que sur 25 kms ça va tenir. Alors je m’accroche, j’essaie d’éviter de râler, je me dis que les côtes ne durent pas longtemps, je ne regarde surtout pas mon cardio, je sais qu’il sera rouge vif !!

Je n’aime pas la vitesse ! Je ne suis pas entrainée pour ça.

A un moment donné, Brice me dit « passe devant comme ça on suit ton rythme », c’est sympa, ok pourquoi pas, et il fait quoi alors ? il gambade sur les côtés, il prend des trajectoires improbables à fond la caisse pour prendre de l’avance sur moi et prendre des photos ! On aurait dit un cabri qui s’amusait dans les rochers. Avec une facilité déconcertante pour quelqu’un qui sort d’un 100 kms !!

Et là, psychologiquement l’effet est désastreux sur moi, je me dis « P… il est en super forme, on n’a vraiment pas l’impression qu’il vient de se taper un 100 bornes ». Je suis contente pour lui évidemment, admirative aussi, mais plus je le vois gambader plus j’ai les jambes en plomb.

Je pense que c’est valable pour n’importe qui, dans n’importe quelle situation : quand on n’est pas en forme et que l’on voit quelqu’un à côté qui fait tout dans la facilité, ça plombe encore plus. C’est valable pour la préparation d’un examen, dans une course, dans le boulot ! J’ai l’impression que chacune de mes jambes pèsent 100 kgs. J’ai quand même ma fierté, je ne râle pas, j’encaisse, et je fais comme d’habitude, je découpe la course en tronçon de 2 ou 3 kms, il vaut mieux se dire qu’il reste 2 x 3 kms plutôt que 6 kms.

A ce moment là je pense à mon fils qui court souvent avec nous et qui me dit que je cours trop dans la facilité, que je ne « me rentre jamais dedans », que ce n’est pas normal de finir une course en aussi bonne forme. J’essaie donc de le faire un peu plus en mode « attaque ». C’est vrai que j’ai une fâcheuse tendance à beaucoup me ménager dans l’effort physique !

Il y a trois ravitos sur la course, je me goinfre de cacahuètes sur le premier, avec l’espoir secret que ça va faire un effet potion magique.

Evidemment l’effet potion magique ne se produit pas, ça se saurait depuis longtemps si les cacahuètes pouvaient produire cet effet là. Mais j’arrive à avancer quand même.

La deuxième partie de la course est un peu plus roulante que la première, mais courir dans les côtes devient vraiment vraiment difficile pour moi, et pourtant on est loin de la Tête de la Tronche !! (1400 mètres de dénivelé one shot dès le début des 100 kms de la CCC), on est sur une île quand même là, il faut remettre les choses en perspective :-)

 

Au ravito du 19ème on retrouve le binôme Isabelle/Thierry. Thierry est parti avec un problème au pied, le pied n’a pas tenu, et le pauvre souffre visiblement le martyr. Pour lui la course s’arrête là.

A 4 kilomètres de l’arrivée, Brice me dit « c’est bon on a fait tout le dénivelé positif », là c’est le feu d’artifice dans ma tête, je suis prête à finir au sprint – c’est bizarre mais durant les derniers kilomètres d’une course, j’ai toujours la pêche – et au détour du prochain virage, on se trouve face à une côte, pas très très raide, une petite côtelette, une côte dans laquelle il est facile normalement de courir… mais là trop c’est trop.

On finit en 2h52, pile dans mes prévisions.

15 mn après l’arrivée tout va bien, le ravito de l’arrivée est top, mais je n’ai pas trop faim, on regarde les équipes arriver, il fait beau, et après la plage nous attend !

Les enseignements à tirer

  • il faut définitivement que je travaille la vitesse. Je suis de moins en moins rapide. Je le dis à chaque fois que je fais un trail court, mais ça m’ennuie tellement de faire du fractionné, que mes bonnes résolutions partent à chaque fois en fumée. Je suis incapable de pousser une accélération sur ces courses très rapides. Donc je le redis une nouvelle fois, je vais travailler la vitesse 🙂 Ce qui veut dire faire du fractionné en côte parce que chez moi il n’y a pas de plat…. je ne sais pas pourquoi mais je sens que mes bonnes résolutions commencent déjà à s’envoler ?

 

  • Ce format de course n’est pas pour moi. Depuis deux ans qu’on a mis le pied dans l’ultra, j’adore le long, voire le très long. Où la stratégie de course, le mental, compte autant, voire plus que la forme physique. Et ces courses très rapides entre 15 et 30 kms ne sont pas pour moi. A fond, du début à la fin, je n’éprouve aucun plaisir.

 

  • Mais je suis finalement capable de rester dans le rouge un bon moment, sans que ça ne pénalise trop ma course. Il faut que je m’en souvienne la prochaine fois. J’ai clairement souffert à la fin de la course, mais j’ai couru sans problème physique, et quelques heures après plus rien, pas de courbatures, rien. La grosse fatigue que j’ai ressentie est plus liée je pense à mon 100 kms d’il y a deux semaines qu’à cette course là. Un cardio à 158 quand même en moyenne sur la course, ça fait longtemps que je n’ai pas connu ça, ça pique !

 

  • J’ai résigné pour un 10 kms dimanche prochain, je vais courir avec ma fille. Et pour un 30 kms dans 1 mois, il y aura plus de dénivelé, un petit mois pour m’entrainer un peu plus vite que d’habitude 🙂

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