Que l’on soit débutant ou non, plusieurs critères entrent en jeu quand on choisit un trail.
Le kilométrage en tout premier, mais c’est pareil pour la route. Mais en trail la difficulté est que le dénivelé s’ajoute aux kilomètres.
Le rapport dénivelé/kilomètres
Les personnes qui n’ont pas trop l’habitude de courir ou qui ne courent que sur route, ont tendance à ne se préoccuper que du kilométrage.
En résumé, si on veut comparer une distance sur route à une distance en trail, on rajoute 1 kilomètre par tranche de 100 mètres de dénivelé. C’est indicatif.
Un trail de 15 kilomètres avec 800 mètres de dénivelé, si on veut simplifier et se faire une idée de ce qui nous attend, pourrait être l’équivalent d’une course de 23 kilomètres. .
Dans les faits c’est un tout petit peu plus compliqué, le dénivelé quand on n’a pas trop l’habitude, surtout au début, est difficile quand même.
Certains trails ont un rapport dénivelé/kilomètres important. Et la première qui me vient à l’esprit, c’est le Trail des Aiguilles Rouges. Dans sa version classique, c’est 50 kms pour 4000 mètres de dénivelé, c’est beaucoup.
Pour comparer, le Marathon du Mont Blanc, c’est 42 kilomètres et 2700 mètres de dénivelé.
En terme de chrono ça a donné 13 h pour le trail des Aiguilles rouges (je débutais en trail) et 8h pour le MMB, 5 heures d’écart pour 8 kilomètres de différence.
13 h c’est aussi le temps qu’il m’a fallu pour terminer les 80 kms du trail des balcons d’azur (3500 mètres de dénivelé), même chrono donc que pour en faire 54 sur le TAR.
On comprend vite qu’il ne faut pas se contenter de regarder le kilométrage.
Ce qui m’amène au 2ème point très important :
La technicité du terrain
Le Mercantour ce n’est pas les Alpes, l’Aubrac ce n’est pas le Mercantour.
J’adore les courses dans les Alpes, j’adore toutes les courses de l’UTMB, mais il faut admettre que les « boulevards » que l’on trouve dans les Alpes, on ne les trouve pas dans le Mercantour ou dans les Pyrénées qui offrent souvent des descentes extrêmement techniques.
Les 15 kms « cadeaux » de descente sur des pistes de 4×4 qui vont du Grand Col Ferret jusqu’à la Fouly sur la CCC, on ne les trouve pas sur l’Ultra Trail du Mercantour.
Le terrain du Mercantour c’est souvent ça, pas cadeau du tout :
Pas facile de courir là dedans !!
On arrive au 3ème critère très important :
Roulant ou pas roulant ?
C’est un combo de Dénivelé/kilomètres et technicité du terrain.
Tout le monde n’aime pas courir. Ca peut paraitre bizarre mais certains traiteurs sont des « montagnards purs », ils aiment justement le trail parce qu’on passe notre temps à monter et descendre, et non à courir sur du plat comme sur la route.
Certains trails laissent en fait peu de place à la course, sauf bien sur pour les meilleurs qui courent même quand ça monte très raide. D’autres à contrario permettent de beaucoup courir, ce qui peut être très fatigant aussi !
Un trail « roulant » c’est un trail où le dénivelé n’est pas violent, et le terrain pas trop technique. On peut facilement courir la majeur partie du temps.
Donc là une seule solution, il faut bien se connaitre et savoir ce que l’on préfère pour ensuite faire les bons choix.
Exemples concrets :
La Saintelyon est une course extrêmement roulante. Certains vont dire que quand il neige ça l’est beaucoup moins, mais c’est valable aussi pour tous les trails. 60 % de route pour 40 % de chemin à peu près. Autant dire que l’on court beaucoup.
L’UTCAM est un ultra absolument pas roulant ! On passe plus de temps à marcher vite qu’à courir.
Ce qui donne des chronos qui ne sont pas comparables les uns aux autres.
- 10 h pour faire les 72 kms de la Saintelyon (2000 mètres D+)
- 13 h pour les 80 du trail des balcons d’azur (3500 mètres D+)
- mais 24 h pour les 90 kms du trail du Mercantour (6000 mètres D+)
Les conditions météo
Quand on fait un trail dans les Alpes fin septembre, on sait que l’on peut s’attendre à des conditions météo difficiles, et imprévisibles. Il peut faire encore très chaud, il peut y avoir de la neige, du froid.
A l’inverse si on choisit le Trail des Balcons d’Azur fin avril dans l’Esterel, les chances de beau temps sont plus nombreuses (4 participations, 4 fois des températures de 20 à 25 degrés et grand soleil)
Chaque trail est différent, personnellement je n’arrive toujours pas à savoir ce que je préfère, mais j’aime courir, j’aime grimper, je n’aime pas me tordre les chevilles sur les cailloux, donc les Alpes sans doute 🙂 Même si je prends toujours beaucoup de plaisir à courir dans le Mercantour.