Quand on fait du sport cela suscite encore parfois de l’incompréhension, et des questions bizarres, du type « tu dois avoir mal partout à force de courir comme ça ». On se fait aussi souvent qualifiés de « grands malades » avec Brice, c’est marrant le fait d’associer le sport à une pathologie :-), dans ces cas là franchement je ne sais pas quoi répondre, je pourrais prendre ça au premier degré et répondre que ma dernière grippe date de mes 20 ans, que je ne sais pas ce qu’est un antibiotique, et que je vais chez le médecin une fois par an, toujours à la même date, pour faire refaire mon certificat médical, un vrai bonheur pour la sécu !!
En fait, c’est difficile d’expliquer ce qui est depuis toujours et qui restera toujours une passion.
Il y a tout d’abord la notion de dépassement de soi, l’envie de faire quelque chose qu’on ne croyait pas possible de faire. L’envie de voir à chaque fois jusqu’où on peut aller, et la satisfaction de découvrir que finalement, si l’on ne se fixe pas de limites (ne jamais dire qu’on ne peut pas faire quelque chose), on peut aller toujours plus loin. On se rend compte que finalement tant que le mental ne lâche pas, on peut aller au bout de tout.
Il y a l’admiration que j’ai depuis toujours pour tous ces sportifs et sportives qui font tellement mieux que moi (j’en ai passé des heures avec mon père à faire du vélo le dimanche matin et à regarder le sport à la télé l’après midi pour se reposer :-)), alors sans avoir la prétention de rivaliser, ce serait risible, je me dis que si eux le font, pourquoi pas moi ?
Il y a le plaisir de faire toujours de belles rencontres, de partager des moments sympas avec des inconnu(e)s qui vivent la même chose que vous.
Il y a surtout une vraie passion pour la montagne, les paysages magnifiques, l’été, l’hiver, n’importe quand, j’adore cette immensité, cette solitude, ces paysages qui ne sont jamais les mêmes, attaquer une montée, regarder en haut et me dire qu’il y a encore 800 mètres à grimper avant d’arriver au bout, c’est toujours un émerveillement.
J’aime aussi ce moment où l’on se met à douter de soi, de ses capacités à continuer, ces moments de grande fatigue, où il faut trouver la force de se dire que ça va passer (ça finit toujours par passer), que quoi qu’il arrive on ne rendra pas son dossard, je pense alors souvent à des choses débiles, je me tiens des discours philosophiques, je fredonne des chansons idiotes parce que je suis toute seule et que personne ne peut m’entendre (par chanson idiote j’entends en fait des chansons terriblement ringardes que je n’oserais jamais chanter à la maison, sous peine de me faire traiter de dinosaure).
Et puis j’ai surtout la chance de partager tout ça avec Brice mon mari, une passion vécue à deux, c’est toujours plus sympa non ? 🙂
Tout ça pour dire que le trail des Baous (30 kms et 1500 de dénivelé) est sans doute mon trail préféré, avec le trail d’Eze, et que la prochaine personne qui nous demande à Brice et moi si on n’est pas un peu malade, je l’emmène avec moi pour que enfin, elle comprenne.
Cette course dimanche dernier a été un vrai bonheur du début à la fin.
Techniquement ce parcours est l’un des plus difficiles que je connaisse. Il débute par 6 kilomètres de montée très raide, jusqu’à une jolie ruine. Contrairement à l’année dernière où j’avais souffert durant la montée, l’ascension cette année s’est bien passée.
Du 6ème au 17ème kilomètre, c’est une alternance de montées et de descentes, les montées sont relativement faciles à gérer, en revanche les descentes sont très très raides et très cassantes, le terrain est extrêmement rocailleux, surtout ne pas lever la tête sous peine d’une sanction immédiate et souvent douloureuse !
Après le ravitaillement du 16ème kilomètre on passe par des forêts, la montée est assez raide, dans mon souvenir elle était moins pentue, mais elle permet quand même un rythme relativement rapide, on se retrouve rapidement dans la partie de la course que je préfère, une lande désertique très roulante, cette année on a même vu de la neige sur les sommets.
La fin de la course est la descente vers le village, cassante au début, roulante dans les derniers kilomètres. Toute cette diversité de paysages durant 30 kms seulement.
C’est magnifique, c’est grandiose, on aurait envie de s’assoir et de passer la journée là, en contemplation. C’est aussi parfaitement organisé et balisé, bravo à l’organisation.
et en plus cette année j’ai amélioré mon chrono de 20 minutes (4:11 vs 4:31 l’année dernière), le petit câlin avec la mascotte avant de partir m’a certainement porté chance 🙂