Dimanche 2 novembre, près de Vence, 32 kilomètres, 1600 mètres de dénivelé
Départ à 9:30, parfait, pas trop tôt pas trop tard, et pour une fois j’avais réussi à enregistrer mentalement le dénivelé du parcours, bel effort de ma part !
Une première montée parfois raide jusqu’au 11ème kilomètre, une descente courte et rapide entre le 11ème et le 16ème kilomètre puis une deuxième montée mais moins raide jusqu’au 21ème kilomètre, et ensuite la descente vers l’arrivée.
Je savais que si je gérais bien mon effort, la dernière descente ne serait pas trop compliquée, ce qui veut dire que psychologiquement j’ai rayé de la carte les 10 derniers kilomètres, c’est ma façon bien personnelle de gérer l’effort, supprimer mentalement les kilomètres « faciles » et généralement ça marche 🙂
Le premier constat, c’est que quand on vient de la région parisienne, on a une notion du mot « trail » qui n’est pas forcément la bonne.
Pour un trail de 35 kilomètres, le dénivelé parisien est en moyenne de 900 mètres, là on partait pour 32 kilomètres et 1600 mètres de dénivelé… ce n’est pas tout à fait la même chose.
Le parcours commence par une montée dans le pitoresque village de Saint Jeannet et enchaine directement avec une montée raide très très raide jusqu’au 7ème kilomètre. Là il faut mentalement s’accrocher, parfois même poser les mains par terre pour grimper, gérer kilomètre par kilomètre, mais finalement ça s’est relativement bien passé. J’ai suivi un coureur qui n’avait pas un rythme très rapide, ce qui m’a permis d’atteindre cette première étape en relativement bon état.
A l’arrivée, petite pause pour reprendre mon souffle et admirer un château en ruine, et c’est reparti pour une montée moins dure jusqu’au 11ème km.
C’est à partir de là que les choses se sont un peu compliquées, le parcours est roulant mais très cassant, beaucoup de rochers saillants, des vrais pièges à cheville. La peur de la chute ne me quitte pas.
Mais le sommet est là, le premier du moins. Les paysages sont magnifiques et j’essaie d’en profiter sans trop éloigner mon regard du chemin.
C’est le moment d’entamer 5km de descente pour rejoindre le ravitaillement situé près de Le Broc (voir les photos). La descente est assez rapide mais parfois glissante et quand ça devient vraiment très glissant je m’accroche littéralement aux branches… ce qui s’avère parfois franchement ridicule !
Je me suis très vite retrouvée seule, mais vraiment seule, personne devant, personne derrière. Ce qui est parfait quand on se retrouve en fâcheuse posture dans une descente, mais c’est vraiment le seul avantage de la solitude en course.
J’étais tellement seule que je n’ai même pas osé brancher mes écouteurs, et pourtant ça m’aurait fait du bien. Mais je me suis dit que si je me perdais je n’entendrais pas un hypothétique coureur derrière moi me prévenir de mon erreur… ce qui est complètement stupide vu qu’il n’y avait aucun coureur ni devant ni derrière, mais l’espoir fait vivre paraît-il !
A la fin de cette maudite descente, le ravitaillement tant attendu. Ravitaillement parfait, il y avait tout ce qu’il fallait. Et j’étais tellement contente de voir enfin quelqu’un !
S’en suit alors jusqu’au 21ème kilomètre une montée assez progressive, je n’ai pas le courage de courir, pourtant ce n’est pas très raide et les jambes vont bien, mais le mental est en berne, alors je marche, et miracle pendant quelques kilomètres je ne suis plus seule, un coureur est derrière moi, il court avec des bâtons et ça me rassure d’entendre le clic clic des bâtons derrière moi…. Sauf que je ne saurais jamais ce qu’il est advenu de ce coureur car au bout d’un moment je n’ai plus rien entendu !! je me retrouve donc une nouvelle fois seule sur un plateau très joli, qui me faisait un peu penser aux sentiers des douaniers des Côtes d’Armor en Bretagne.
Mais bon, Anne, ma sœur Anne, ne vois tu vraiment et définitivement personne venir ??
Et là, toute seule dans ma lande le refrain d’une chanson débile me vient en tête, d’un chanteur ringard que je n’oserais même pas citer, cette chanson ne me quittera pas jusqu’à la fin de la course, j’en rigole toute seule, et me dis que vraiment la solitude ça ne me réussit pas du tout !!
Mais tout à coup miracle, coureurs en vue, plus loin dans la lande, je me dépêche de les rattraper, et je fais un bout de chemin dans la descente avec un type très sympa avec qui je peux enfin discuter un peu !
La descente finale s’est très bien passée, quelques passages très techniques sur des pierriers.
Je ne peux m’empêcher de penser alors que si je descends aussi facilement c’est que j’aurais pu aller quand même un peu plus vite dans la montée. Mais c’est tellement facile de se dire ça quand la course est presque finie !
Cette course est absolument magnifique, mais relativement élitiste, les résultats ne font apparaître que 13 femmes classées sur 180 coureurs !! Certes nous n’étions pas très nombreuses, mais 13 je n’ai pas compris, il y en avait quand même plus que ça au départ non, où sont-elles donc passées ? Peut-être ont-elles pris la poudre d’escampette avec mon coureur à bâtons de la lande bretonne ? 🙂
Temps de course : 4h31, temps de course maximum « autorisé » pour être classé 5h30.
A refaire avec plaisir l’année prochaine en tout cas !