J’étais restée sur une tendance très positive suite au marathon du Mont Blanc qui s’était très bien passé, j’abordais donc cette ultime étape avant les 100 kilomètres de la CCC avec enthousiasme, jusqu’à ce que un lumbago ne vienne perturber ma préparation la semaine avant la course. 2 jours sans pouvoir bouger à avaler du bi-profénid et du Myolastan, je pense que pour préparer une course de 46 kms, il y a mieux. Je m’étais donné jusqu’à la veille de la course pour déterminer si je prendrai le départ ou non.On arrive la veille de la course au Val d’Allos sous la pluie, il fait 13 degrés.
Le dos va un peu mieux, mais on ne peut pas dire que j’ai un mental très gagnant.
C’est donc avec un vrai mental de winner que je me retrouve sur la ligne de départ le dimanche matin 🙂 Je me rends compte que nous sommes à peine 160 participants !! Ce qui signifie course de pro !
Et effectivement à peine montée dans le bus, la dernière once de motivation que je pouvais avoir, s’envole. Je me retrouve au milieu de gars tous plus aguerris les uns que les autres, et ça parle de l’UTMB dans le bus et de courses équivalentes, physiquement je n’ai aucun doute sur le fait que ces gars là peuvent faire l’UTMB, mais franchement qu’est-ce que je fais là ? On est bien loin de l’ambiance du marathon du Mont Blanc !
Seule bonne nouvelle au moment du départ, étant donné que le temps n’est vraiment pas terrible et qu’on annonce des orages (je crois que rien ne nous sera épargné), le parcours est raccourci, soit disant de 6 kms (en fait 2 kms, mais ça je ne m’en rendrai compte qu’à la fin). Chouette 6 kms en moins, en voilà enfin une bonne nouvelle !
Le départ…. mais où sont mes jambes ? Est ce que ces 2 trucs tout mous peuvent être qualifiés de « jambe » ? je n’avance pas, j’ai dû prendre trop de décontractant musculaire durant la semaine 🙂 c’est super efficace, j’avais les muscles hyper décontractés !
Le premier ravitaillement est sensé être au 22ème kms, donc basiquement je me dis 22-6, génial j’arrive au ravito au 16ème kms, j’ai oublié de préciser qu’ils avaient raccourci les barrières horaires, il fallait donc arriver à la barrière avant 10:30 au lieu de 11:30, une heure de moins pour 6 kms ça me paraissait honnête.
KM 16, pas de ravito, km 17 toujours rien, 18, 19… 20 ravito en vue !! oui mais je suis pile à la barrière 10:30, des années que je ne me suis pas faite coincée à une barrière horaire, je sais bien que je ne suis pas très rapide aujourd’hui mais quand même.
Et là un gars hyper énervé après l’organisation me dit « laisse tomber, tu n’arriveras jamais à la prochaine barrière, c’est beaucoup trop juste » ! Ambiance… Je vais d’abord commencer par m’énerver un peu moi aussi contre le gars de l’organisation qui semble complètement perdu dans ses calculs de kilométrage et de barrière horaire.
Et finalement c’est là que tout va se débloquer, je regarde ma montre, je calcule mes temps de passage, et là je réalise que je suis en train de faire une belle course, pas la meilleure, mais pas nulle non plus, que mon chrono, si ça continue comme ça, sera plus que satisfaisant, et que du coup, la personne responsable du parcours devait être aussi douée que moi en maths et a sans doute eu du mal à calculer les temps de passage…Alors tant pis, quoi qu’il arrive je ne rendrai pas mon dossard, je finirai la course, et si je ne suis pas classée, tant pis.
Je vais aborder la 2ème moitié de course complètement différemment, j’ai retrouvé le sourire, je grimpe difficilement mais sans trop rechigner, c’est bizarre plus personne ne nous parle de cette maudite barrière, jusqu’à ce que l’on croise quelqu’un qui va nous dire avec décontraction « la barrière ? ah mais non prenez votre temps, finalement ils ne l’ont pas changé » Pendant 10 secondes je suis restée interloquée, tout ce stress pour rien ? ils se sont trompés et n’ont averti personne ?? l’erreur est humaine, certes, mais quand même ! Je monte les derniers lacets en maudissant les organisateurs de la course. Et des lacets il y en a plus qu’il n’en faut !
On voit bien les coureurs en haut, on mesure parfaitement le chemin qu’il reste à parcourir. Mais je sais que en haut, de l’autre côté, c’est la descente, alors tout va bien.
Je passe la barrière horaire finalement sans encombre et j’amorce la descente. Ca y est j’ai retrouvé la pêche, il était temps !! jamais je n’ai fait une descente pareil, mes jambes sont enfin là, et les kilomètres défilent. Tant mieux parce qu’il commence à pleuvoir.
Bon au final, je n’ai eu mal nulle part, j’ai gâché une tonne d’énergie en stressant pour rien.
7h27 pour 44 kilomètres et 2200 de D+, 7h09 pour Brice.
Prochaine étape la CCC, 101 kilomètres.