La Saintelyon

Notre deuxième participation à cette mythique course de nuit de 72 kms. L’année dernière j’avais dit « plus jamais », c’était sans compter la force persuasive de mon mari.

Nous voilà inscrits pour une deuxième édition. L’année dernière, j’avais détesté :

  • la logistique : un match de foot juste à coté du retrait des dossards, impossible de se garer, une attente démentielle pour retirer son dossard. Cette année pas de foot, on est parti plus tôt de Nice, on a retiré notre dossard en 5 mn.
  • des ravitaillements surpeuplés, des tentes dans lesquelles les coureurs s’étripaient pour tenter vainement de récupérer un morceau de fromage. Cette année on a zappé le 1er ravitaillement, et les tentes ont été remplacées par des ravitaillements plus grands à ciel ouvert… sauf que cette année il a fait -3 durant la nuit, mais bon on ne peut pas tout avoir 🙂
  • la douche glacée à l’arrivée ! et oui pas d’eau chaude dans les douches des femmes. Cette année on a eu droit au même régime que les hommes, douches collectives, mais chaudes, un bonheur !
  • le retour en voiture après avoir passé une nuit à courir dans le froid. Cette année on eu l’intelligence de faire la moitié du trajet en train jusqu’à Aix en Provence.
  • L’attente avant le départ de la course est très très longue. Une navette nous dépose à Saint Etienne dans un grand gymnase, cette année nous y étions à 19 heures et la course commence à minuit. Mais bon, comme l’année dernière, nous sommes tout un groupe à faire la course (cette année, les 2 Olivier, Pierre, Sophie et sa famille, Cassandre, Laurent, Rémy, Sébastien, Bruno, Brice et moi) et finalement on passe un bon moment à discuter et le temps passe vite.
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Je vais continuer sur le positif. La course s’est très bien passée, malgré des douleurs abdominales horribles liées je pense aux conditions météo. Jamais je n’ai eu aussi froid durant une course, -3 degré, sans doute encore moins à certains endroits. Je pense que ça a perturbé mon appareil digestif. Une nouvelle fois j’ai donc fait une course en mangeant très peu et en buvant le minimum (j’ai quand même rajouté de l’isosthar dans l’eau, ce qui compense un peu le fait de ne pas manger assez), ça commence à devenir une très mauvaise habitude. Au bout d’un moment j’ai décidé que je ne pouvais plus passer plus de temps à m’arrêter qu’à courir, il a donc fallu choisir entre s’alimenter suffisament et courir 🙂 J’ai eu de la chance, ça s’est bien passé.

Les organisateurs ont rajouté deux magnifiques côtes, pendant quelques secondes j’ai cru revivre la CCC ! au 34ème kilomètre et au 44ème, ça a fait grincer des dents beaucoup de coureurs.

Le terrain était extrêmement glissant, verglacé par endroit, très boueux à d’autres. On a assisté tout au long de la course à quelques belles chutes. Heureusement sans gravité pour celles que j’ai vues.

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Je ne vais pas raconter toute la course (en plus j’ai aucun sens de l’orientation, je serai capable de tout mettre à l’envers !). Il y a beaucoup de bitume (60 % environ), difficile de choisir les bonnes chaussures. Mais cette année ceux qui ont choisi l’option « chaussures de trails » ont été les grands gagnants je pense, les autres ont passé leur temps à glisser par manque d’accroche sur un terrain rendu particulièrement difficile par les conditions météo.

Les paysages traversés sont magnifiques. Tout au long de la course, les gens sont dehors, même à 3 heures du matin !!, pour encourager, jouer de musique, taper dans les mains, c’est incroyable l’ambiance de cette course ! Les bénévoles sont admirables, dehors toute la nuit, statiques avec ce froid glacial, franchement il vaut mieux courir !!

Je voudrais aussi parler du plaisir de faire la course à 2. En temps normal ça ne me dérange pas trop de courir toute seule. Mais la nuit tout est plus compliqué. Une petite baisse de moral et on peut vite décider d’arrêter si on est seul. J’ai la chance de courir avec Brice, mon mari. Normalement il est un peu plus rapide que moi, mais sur des courses longues et nocturnes, les choses sont un peu différentes. Avec Brice on a chacun nos points forts et nos points faibles et finalement on est assez complémentaires. Physiquement il est beaucoup plus solide que moi, c’est très rare qu’il ait mal quelque part,  mais mentalement je suis plus résistante, aucun bobos ne peut m’arrêter, on arrive donc à se soutenir mutuellement quand il y en a un qui flanche, l’autre est là pour lui redonner le moral. On a donc passé la nuit à courir ensemble en essayant de ne pas se perdre de vue, ce qui n’est pas facile au milieu de 7000 coureurs. Le début de la course a été compliqué pour moi, c’est difficile de partir pour 72 kilomètres quand on est malade dès le 10ème, mais finalement le fait de ne plus manger a été salutaire, et je me suis sentie bien après. Brice a connu un moment difficile au milieu de la course, les éléments ont été en plus contre lui, il a cassé la fermeture de son sac au ravito du 40ème, 10 mn passées à essayer de le réparer sans succès et à essayer ensuite de tout ranger différemment (heureusement qu’on n’était pas sur la CCC avec tout le matos obligatoire, là c’était l’abandon assuré !!), on était transis de froid, je crois n’avoir jamais eu aussi froid de ma vie ! Il nous a fallu du temps pour repartir au rythme d’avant après ce petit incident.

Le lever du soleil est toujours aussi magique sur cette course. En revanche les 10 derniers kilomètres sont longs, tellement longs, il y a cette interminable côte à grimper, suivie de toute une série de petites bosses, on a l’impression qu’on ne va jamais arriver, et tout à coup, le pont et la halle Tony Garnier, et la foule qui applaudit…

10h41 de course contre 11h15 l’année passée. C’est une course qu’on ne fait pas pour le chrono, mais on est content quand même 🙂

Bon, je crois que je suis prête pour une inscription en 2017, l’année prochaine on sera sans doute 3, avec notre fils s’il n’a pas d’examen comme cette année, pour fêter avec un peu d’avance son 20ème anniversaire !

Parce qu’il y a un peu de magie dans cette Saintelyon quand même !

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